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171 ' "cndrai dans toutes les occasions où il me sera permis de consulter le cri de mon cœur, mon estime et mon attachement. « Après ce discours, les troupes ont défilé dans leur ordre devant lui; et ensuite les officiers et les sergens , qui ont obtenu les mé- dailles, sont revenus dînera sa table. Le consulat, l'état-major., et un grand nombre des plus notables citoyens y avaient été invités. Dans le même temps, on avait fait dresser sur la place, devant l'hôtel de M. Tolozan , un amphithéâtre où les musiciens ont été placés, et d'où ils ont fait danser le peuple, tandis que des fon- taines de vin, coulant en abondance, entretenaient ses trans- ports et son allégresse. Sur le soir , le colonel et les officiers de la milice bourgeoise , suivis des sergens vétérans , ont assisté au spectacle dans la loge de M. le Commandent et du Consulat, et ont recueilli, lorsqu'ils ont paru, les applaudissemens des spectateurs. M. Tolozan est venu quelque temps après se placer au milieu d'eux , et n'a point été vu sans exciter les transports de joie des citoyens. Ces jours de bonheur public sont trop flatteurs pour ne pas en rappeler le souvenir. Qu'il est doux de voir le peuple , ou- bliant ses maux, et plein de confiance en la sagesse de celui qui les gouverne , en attendre plus d'aisance et de liberté. Qu'il est doux de le voir , goûtant déjà les fruits d'une administration douce et heureuse, jouir tout à la fois, et des bienfaits qu'il a déjà obtenus, et de ceux qu'il espère encore ! Qu'ils viennent souvent s'offrir à nos regards ces momens enchanteurs, où les citoyens réunis pour célébrer celui qu'ils aiment, et qui leur est utile, n'éprouvent plus qu'un même sentiment et ne se trou- vent plus qu'un cœur ; où les cris éclatans de la joie , les fanfares, les jeux, les larmes des vieillards honorés et reconnaissans qui ont bien servi leur pays , l'enthousiasme patriotique qui en- flamment ceux qui les commandent, le plaisir pur et mérité de celui dont le laurier civique vient d'orner le front respecté , ne présentent dans une ville immense que l'image d'une famille fortunée , dont le chef juste et bon , entouré de ses enfans, sourit à leurs fêtes et se plaît à les rendre heureux.