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Continuez à ra'aimer, et je vous ferai bien connaître combien je
vous aime, et que je n'ai rien tant à cœur que votre repos. »
En 1594, le môme roi faisait imprimer dans un édit : « Que
n'ayant jamais eu la moindre défiance des Lyonnais , il ne vou-
lait au milieu d'eux de citadelle que dans leurs cœurs ; qu'il ne
pouvait avoir de sujets plus fidèles, ni l'état de meilleurs ci-
toyens. »
   Quels Français, en effet, pouvaient mériter plus justement
un pareil éloge ! Dans ces temps de troubles publics et de divi-
visions intestines que la Ligue favorisait, les habitans de Lyon
ne restèrent-ils pas inviolablement attachés à leur roi ? Ici, c'est
Horace Cardon, quij, à la tête d'une troupe de la bourgeoisie ,
repousse les ligueurs à la porte d'Ainay, et les empêche de se
rendre maîtres de la ville. Là , c'est un autre imprimeur, Guî-
chard Juilleron, qui, voyant les Suisses prêts à abandonner ,
faute de paiement, le service du roi, vend deux maisons con-
sidérables , et de la somme qui lui en revient, solde tout ce
qui est dû à ces troupes auxiliaires. Dans le même instant il s'en-
gage } par un acte authentique, à les payer tant qu'elles reste-
raient à Lyon et défendraient les intérêts du monarque qu'il ché-
rissait. Jamais Juilleron, dans la suite, ne voulut accepter de
remboursement; mais lorsque Louis XIII passa dans cet ville ,
pour aller dans le Roussillon , il fit venir le petit-fils de cet
homme généreux , lui ceignit lui-même l'épée et le baudrier , le
créa chevalier, et le nomma colonel de la milice des citoyens ,
pour le récompenser d'une manière plus patriotique du dévoue-
ment de son aïeul (1).
   Ce fut à la première entrée de ce roi et d'Anne d'Autriche,
qu'on dressa un théâtre dans la cour du château de la Molhe ,
près de la Guillotière, où les capitaines pennons montèrent après
le consulat, et d'où ils complimentèrent le roi, qui leur répon-
dit : « J'accepte vos offres de services, je vous en remercie, et
vous prie bien fort de les continuer       » Ensuite de ce, dit l'au-
teur de la description de cette entrée , tous lesdits pennonages
  (1) Juilleron demeurait clans le quartier de la place Confort -. ne serait-ce point
depuis ce temps que le colonel de la bourgeoisie aurait été mis à la tête de ce
quartier ?