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168 Continuez à ra'aimer, et je vous ferai bien connaître combien je vous aime, et que je n'ai rien tant à cœur que votre repos. » En 1594, le môme roi faisait imprimer dans un édit : « Que n'ayant jamais eu la moindre défiance des Lyonnais , il ne vou- lait au milieu d'eux de citadelle que dans leurs cœurs ; qu'il ne pouvait avoir de sujets plus fidèles, ni l'état de meilleurs ci- toyens. » Quels Français, en effet, pouvaient mériter plus justement un pareil éloge ! Dans ces temps de troubles publics et de divi- visions intestines que la Ligue favorisait, les habitans de Lyon ne restèrent-ils pas inviolablement attachés à leur roi ? Ici, c'est Horace Cardon, quij, à la tête d'une troupe de la bourgeoisie , repousse les ligueurs à la porte d'Ainay, et les empêche de se rendre maîtres de la ville. Là , c'est un autre imprimeur, Guî- chard Juilleron, qui, voyant les Suisses prêts à abandonner , faute de paiement, le service du roi, vend deux maisons con- sidérables , et de la somme qui lui en revient, solde tout ce qui est dû à ces troupes auxiliaires. Dans le même instant il s'en- gage } par un acte authentique, à les payer tant qu'elles reste- raient à Lyon et défendraient les intérêts du monarque qu'il ché- rissait. Jamais Juilleron, dans la suite, ne voulut accepter de remboursement; mais lorsque Louis XIII passa dans cet ville , pour aller dans le Roussillon , il fit venir le petit-fils de cet homme généreux , lui ceignit lui-même l'épée et le baudrier , le créa chevalier, et le nomma colonel de la milice des citoyens , pour le récompenser d'une manière plus patriotique du dévoue- ment de son aïeul (1). Ce fut à la première entrée de ce roi et d'Anne d'Autriche, qu'on dressa un théâtre dans la cour du château de la Molhe , près de la Guillotière, où les capitaines pennons montèrent après le consulat, et d'où ils complimentèrent le roi, qui leur répon- dit : « J'accepte vos offres de services, je vous en remercie, et vous prie bien fort de les continuer » Ensuite de ce, dit l'au- teur de la description de cette entrée , tous lesdits pennonages (1) Juilleron demeurait clans le quartier de la place Confort -. ne serait-ce point depuis ce temps que le colonel de la bourgeoisie aurait été mis à la tête de ce quartier ?