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4M H. La vie a- deux rayons qui percent ses nuages, Jettent leurs éclairs d'or à traveis ses orages, Nous voilent de leurs feux ; Et traçant dans notre ame un sillon de lumière , S'abattent au palais ainsi qu'à la chaumière Comme un ange des cieux. Souvenir ! espérance ! astres de poésie Qui versent à nos cœurs altérés d'ambroisie L'oubli de la douleur; Et caressant nos yeux d'une lueur chérie, Offrent en holocauste à l'ame endolorie Le parfum de la fleur. Puis, ainsi qu'un oiseau s'envolant des feuillées Sèche aux feux du soleil ses deux ailes mouillées Des larmes du printemps, L'homme essaie en tremblant d'épanouir son ame Aux rayons du bonheur, cette trompeuse flamme Qui ne dure qu'un temps. Le bonheur n'est qu'un son , un écho sans parole , D'un rêve bien aimé c'est une image folle Qui flotte jusqu'au cœur ; D'un fruit empoisonné c'est la peau veloutée Qui fait jaillir en nous, par nos lèvres goûtée , Le suc de la douleur. III. Mais le bonheur, poète, est-il de cette terre ? La rose de Sà rons brille-t-elle au Calvaire ? La vie est-elle un flot toujours limpide et pur,