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133 Ceux que la contagion de l'exemple avait jetés dans cette voie coupable sont retournés au travail. Il ne restait donc que les vrais pauvres e t , bénissant la main qui se tendait vers e u x , ceux-là ont accepté avec joie les conditions de cette nouvelle existence. Lyon n'offre plus que des traces bien rares du fléau qui la déso- lait naguères. En présence de tels résultats , on se demande de quelles ressources disposaient les fondateurs de l'œuvre , et l'é- >,tonneraient redouble si l'on compare la grandeur de l'entreprise à la faiblesse des moyens d'exécution : des souscriptions volon- lontaires recueillies entre un petit nombre de personnes , quel- ques legs d'une médiocre importance, une faible allocation con- sentie par la ville , voilà , eu effet, les bases pécuniaires sur les- quelles l'établissement a réposé jusqu'ici. Qui ne se sentirait ému de reconnaissance et d'admiration à la pensée de tout ce qu'il a fallu de dévouement et de persévérance aux hommes chargés de cette sainte et pénible mission ? Qui n'éprouvera le besoin de s'associer à l'œuvre si heureusement commencée , de travailler à la consolidation de l'édifice , élevé par quelques- uns au profit de tous ? C'est là une dette sacrée , l'aumône de jus- tice , suivant l'expression de l'abbé de St-Pierre. Dans la dernière assemblée du Conseil d'administration , le président a fait un appel à la charité lyonnaise ; cet appel ne restera pas sans r é - sultat , nous aimons à le croire ; car , venir en aide à ceux qui, jusqu'ici, ont seuls fait le bien , c'est leur témoigner une r e - connaissance suivant leur c œ u r , c'est les récompenser suivant leurs mérites. Pour nous , que l'un des administrateurs les plus zélés , M. Frankin Bonafous , a bien voulu charger de ramener l'attention publique sur les besoins du Dépôt de Mendicité, nous nous féliciterons si notre faible voix est entendue , si nos paroles éveillent quelques sympathies chez ceux de nos concitoyens aux- quels la fortune permet la plus douce satisfaction réservée au cœur de l'homme , celle de soulager les maux de ses semblables. F. C.