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plure. On cite particulièrement ses bustes do Louis XÃY , à diffé-
rent âges, ceux de Louis XV, celui du grand Dauphin, père du
duc de Bourgogne, celui de la reine Marie-Thérèse d'Autriche,
celui du prince de Condé , ceux des maréchaux de T u r e n n e , de
Villars et de Vauban, des cardinaux de Bouillon et de Polignac,
des ducs de Montausier, de Richelieu, de Chaulnes et d'Antin,
ceux de Colbert et de Louvois, celui du chancelier Boucherai,
ceux du c^glrcelier Letellier et de l'archevêque de R h e i m s , son
frère; celui du président de Harlay, ceux du célèbre Arnaud
d'Audilly , de Boileau Despréaux, de l'architecte Robert Decotte,
de François Girardon, de Lebrun , de Lenostre et deMansard.
   Antoine Coysevox est mort à Paris, le 10 octobre 1720, et n'a
laissé après sa mort que des filles. Enterré dans l'église de St-
Germaïn-l'Aiixerrois, ses restes y reposent auprès de ceux du
peintre lyonnais Jacques Stella, de Martin Desjardins,de Jacques
Sarrazin et de plusieurs autres artistes célèbres. Il avait été p r o -
fesseur , recteur, directeur et chancelier de l'Académie royale,
de peinture et de sculpture , avec une pension annuelle de quatre
mille livres. Les connaisseurs lui accordent de l'élévation et de la
noblesse dans ses conceptions, une grande habileté à saisir le
caractère de son sujet, beaucoup de grâce et de fermeté d'exé-
cution, un génie étonnant par sa fécondité et une hardiesse de
ciseau plus surprenante encore. Quant à ses qualités m o r a l e s , il
avait de la générosité, il était équitable, compatissant à l'égard
du malheur, trèsrégulier dans sa conduite, d'un extérieursimple,
et surtout d'une extrême modestie (1). Il vécut plus de quatre-

   ( l ) L e fameux Pierre Puget se trompait étrangement quand il mettait Coysevox
au nombre de ses détracteurs.
   On raconte que cet artiste, qui habitait Marseille, lieu de sa naissance, étant
•venu à Paris, en 1688, y fit un séjour de huit mois et ne voulut jamais consentir
à recevoir la visite d'aucun de ses confrères. Coysevox vint un jour dans son ate-
lier sans lui être connu et conduit par un ami commun; mais cet ami eut l'impru-
dence de le nommer,x-ft le Puget prenant aussitôt l'artiste par les épaules, le fit
sortir en lui disant : Eh quoi.' Monsieur Coysevox, un habile homme comme vous vient
voir travailler un ignorant comme moi!
   On sait que le Puget était un homme d'un caractère fort indépendant, ennemi
des souplesses de la courtisannerie ; mais, en véritable provincial, il poussait tout
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