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57 trée solennelle à Lyun, en qualité de gouverneur. Il était revenu depuis peu de 'onips de Rome, où il avait été envoyé en qualité d'ambassadeur. Le roi, en le nommant gouverneur de Lyon, dégagea avec honneur la parole que sou prédé- cesseur avait donnée, vingt ans auparavant, à Mandelot, d'eu continuer à son gendre la possession. C'est depuis cette époque si avantageuse à cette ville qu'elle a été gouvernée sans interruption par ses descendans qui, de père eu fils, se sont succédé depuis 140 années (1) , exemple unique dans le royaume. Au commencement du mois de mai 1610, les imprimeurs donnèrent un spec- tacle de réjouissance au public; ils firent dresser un char de triomphe magnifi- quement décoré, sur lequel était placée au lieu le plus éminent, la statue de M, le Dauphin, entourée de plusieurs figures représentant les muses, la France, la noblesse, la bourgeoisie, l'imprimerie et quelques personnages de dieux et héros de l'antiquité. Ce char était précédé et suivi de la compagnie du seigneur de la Coquille ea tête, accompagné de son guidon ou porte-enseigne, et de trois suppôts bizarrement vêtus qui récitaient tour à tour en forme de dialogue des vers conformes au sujet du spectacle, et qui servaient à donner l'expli- cation de ces figures emblématiques (2). Les imprimeurs de cette ville for- maient depuis long-remps une compagnie distinguée entre celle des autres corps de métiers, et qui n'était égalée que par celle des veloutiers : elle était comman- dée par un capitaine qui prenait le titre de seigneur de la Coquille , parce qu'elle était la devise de cette compagnie ; il avait sous lui un lieutenant et un porte-enseigne : leurs couleurs était jaune , rouge et vert sur lequel était une coquille d'or. Ils marchaient dans les réjouissances publiques, et se distin- guèrent dans la chevauchée de l'âne , qui fut faite en 1566, à l'occasion de l'ar- rivée de Madame Nemours, femme du gouverneur (3). Quelques jours après cette fête, on reçut à Lyon la funeste nouvelle de la mort de Henri-le-Grand, causée par un attentat exécrable sur sa personne , le 1-t mai. On s'empressa à donner des marques du deuil public et d'une juste douleur sur cette importante perte ; car, dès le 7 juin , on rendit des honneurs funèbres à la mémoire de ce grand monarque dans l'église métropolitaine. On y avait dressé un superbe catajfalque , enrichi de tous les ornemens et des attributs qui con- viennent à ces sortes de décorations; le chœur et le jubé étaient tendus de noir , chargés d'écussons et de cartouches, avec un nombre prodigieux de lumières. Outre les personnes que leur rang obligeait d'assister à celte cérémonie , l'af- ( i ) It résulte de ce passage que l'auteur écrivait vers 1747- (s) Voyez le COLLOQUE DES TROIS SUPPÔTS DU SEIGNEUR DE LA. COQUILLE , par L. Garon ; Lyon, i r i i o , i n - 8 c deTp pages. (5) Le RECUEIL de cette CHEVAUCHÉE a été réimprimé par les soins de M. Breghot du L u t , G; Buplessis et A. Péricand, Lyon , lîarret, 1829 , în-8.° On doit aux mêmes bibliophiles mie réim- pression du RECUEIL DE LA CHEVAUCHÉE de 1978, où figurent aussi les TKOIS SUPPÔTS DE L ' I M - PJUNEKtK.