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                                            S9
   « semé par nosrueset carrefours, intitulé ;Y Anti-Espagnol, lequel toutes gens de biens
   « et ayant la conscience nette, auront assez peu jugé avoir été dressé par quelque
  « partisan de ceux, lesquels ayant conjuré ces jours passés de surprendre cette ville
   « et la livrer es-mains de l'hérétique ^pensaient rendre le parti de l'Union odieux
  « parmi le peuple , sous couleur de persuader que nous avions eu volonté de
  « nous faire tous Espagnols, pour par là disposer ce peuple à favoriser leur parti,
  « encore que partie de ces conspirateurs soyent les premiers Français, aussi bien
  « que les premiers gentilshommes de leur race. ( E il tutlo robba di Guadagno).
  « Mais Dieu*par sa bonté a exaucé les prières des gens de bien , et dissipé leur
  « entreprise par un moyen plutôt divin qu'humain. Or , monseigneur, r/est-ce
  « pas un grand malheur que du nombre de ces conspirateurs , il y en a partie
  « qui ont juré l'union, et l'autre partie de ceux qui envoyèrent par devers
  « monseigneur le Légat, lorsqu'il était en cette ville , pour lui persuader qu'ils
  « étaient enfans d'obéissance ; c'est pourquoi mondit seignenr le Légat ne doit
  « trouver mauvais le refus que l'on fit en sa présence à aucuns des réfugiés de
  « cette ville de les remettre dans la ville , sur l'instance qu'ils en firent à sou
  « illustrissime et révérendissime seigneurie ; parce que les effets ont assez fait,
  « paraître , qu'ils ne faisaient cette poursuite que pour avoir moyen , étant dans
  « la ville , de tenir la main et prêter épaule à cette malheureuse et plus que ca-
  « tilinaire conjuration , qui se commençait déjà à brasser dès ce temps-là.
     « Cependant, Monseigneur , je vous présente ce petit discours , et vous sup-
 « plie de ne point regarder à la petitesse du présent , qui véritablement n'était
 « digne que l'on y employât le nom d'un si grand , si rare et si digne prélat
 « comme vous ; mais à la bonne volonté de celui qui le vous présente , qui a
 « voué et vie et biens pour vous faire à jamais très-humble service ; à Lyon, ce
  « 8 mars mil cinq cent quatre-vingt et dix. Votre très-humble , dévot et affec-
 « tionné serviteur, C. D. R. »
    L'auteur, dans tout le cours de ce méchant libelle , se livre à toute la passion
et l'emportement dont un ligueur peut être capable ; il parle du roi dans les
termes les plus injurieux ; il l'appelle le Béarnois , hérétique , relaps ; Navarrois,
et s'efforce de prouver que , quand même il abjurerait ses erreurs , il ne pourrait
jamais monter sur le trône , et qu'il était pour toujours déchu du droit que sa
naissance lui donnait ; il excommunie tous les catholiques qui soutenaient l'opi-
nion contraire , et après avoir exhalé toute sa bile , il termine son écrit par ces
mots qui donneront une idée de la modération de son style : « Comment peu-
 « veut donc ces politiques et bigarrés ( s'ils ont quelque chose de français eu
 « l'ame ) , ouir seulement nommer parmi eux ce nom de Navarrois malheureux
 « pour la France , et qui a apporté ci-devant tant de malheurs à ce royaume , et
« à cette occasion servir d'épouventail aux petits enfans du temps de Charles
 « d'Evreux, et comment peuvent-ils désirer pour roi celui, lequel accompagné-
 « de ce titre , a fait voir par tant d'effets qu'il n'a ni religion , ni foi, ni piété ,