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«  royaume les hérétiques, leurs fauteurs et adhérens, comme les ducs d'Epernon et
«  de la Valette, parce qu'il avait emprisonné les princes, seigneurs et députés
«  des trois états venus devers lui sous la foi publique ; parce que le sieur de
«  Sancy était passé par Lyon, en habit déguisé, pour traiter avec ceux de Genève;
«  parce que le maréchal de Retz s'approchait pour se saisir de la ville et l'engager
«  aux Suisses pour les arrérages de leurs pensions ; parce qu'il y avait entre eux
«  des politiques et machiavélistes ( c'est ainsi qu'on nommait les serviteurs du
«  roi ) qui faisaient des corps-de-garde secrets en des maisons privées, en-
«   voyaient des hérétiques pour notables à la garde des portes , empêchaient les
«  prières publiques pour la mort de quelques princes et la délivrance des autres,
«  menaçaient les prédicateurs qui prêchaient trop librement contre les actions
«  du roi, faisaient séjourner en la ville et promener souvent autour des murailles
«  M. le colonel Alphonse; avaient trouvé moyen de faire brûler la porte du pont
«  du Rhône, sous couleur d'avoir les clous pour les remettre en une neuve. Sur
«  semblables moyens il excuse cette entreprise et dit : « Que le jeudi 25 février,
«  Dieu avait suscité un gentilhomme d'honneur pour leur donner avis que les
«  troupes du Dauphiné , mêlées d'hérétiques et d'Epernonistes , ayant par plu-
«  sieurs jours rôdé le pays, et fait contenance de vouloir passer le Rhône, avaient
«  toul-à-coup rebroussé chemin et venaient droit au faubourg de la Guillotière,
«  et que, sur cette violente appréhension d'être livrés aux mauvais conseils du
«  roi, les vrais et fermes catholiques de la ville s'étaient rendus les maîtres, et
«  fait serment de mourir en leur religion, ne se départir de l'union des autres
«  villes et communautés catholiques, ne recevoir autre commandement que du
«  duc de Nemours, quand Dieu lui aurait fait la grâce d'être arrivé eu la province.»
   Après la lecture de cette déclaration, le secrétaire lut à haute et intelligible
voix la formule du serment de l'Union, contenant en substance les mêmes obliga-
tions que celui de Paris, auquel tous ceux qui composaient cette nombreuse
assemblée souscrivirent sur une très-grande feuille de parchemin préparée à cet
effet. Le même jour ou obligea quelques citoyens distingués par leur rang, mais
beaucoup plus par leur fidélité, à sortir de la ville. Antoine Grolier de Servières,
Humbert Grolier du Soleil son frère , capitaine de la ville , Antoine Camus, prési-
dent des trésauriers de France ; Pierre Baglioni, Thomas Bartholi, Nicolas de Lan-
ges, premier président du Parlement de Dombes, et Balthazar de Villars, son
gendre, lieutenant-général du présidial , que leur attachement au souverain
exila de leur patrie , méritent que l'on conserve le souvenir de leur zèle;
on ordonna aussi à quelques échevins de s'éloigner des affaires de l'Hôtel-de-
Ville ; on cassa la compagnie des arquebusiers pour autoriser l'éloignement de
leur capitaine. Le seigneur de Rothéon, quoiqu'il se vit à la discrétion d'un peuple
mutiné, et dans la crainte d'être enfermé, refusa constamment de signer; il les
avertit du repentir qui suivrait leur faute et du tort qu'ils se faisaient de suivre
un parti rebelle dans lequel ils perdraient leurs honneurs et privilèges; au lieu
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