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   du roià Venise. Ils y reçurent des témoignagnes de bonté et l'assurance de sa part
   de se souvenir dans toutes les occasions de la bonne volonté de leurs citoyens, et
   de leur en donner des marques à son arrivée. Les députés apportèrent à leur
   retour des nouvelles certaines de Sa Majesté, et répandirent la joie dans tous les
  cœurs. Les Lyonnais, dans la plus vive impatience de l'arrivée de leur nouveau
  monarque, virent enfin leurs désirs accomplis. Son entrée (1) reçut moins de lustre
  des arcs de triomphe qu'ils lui avaient dressés, que des acclamations qu'ils firent
  retentir. Les transports de joie auxquels ils s'abandonnèrent, touchèrent sensi-
  blement ce prince. La reine sa mère vint jusqu'à Lyon pour l'embrasser et le
  féliciter sur son heureuse arrivée. La cour fut des plus nombreuses; jamais on
  n'y vit tant de magnificence, de plaisirs et des marques de satisfaction réciproques.
  Le roi, pour récompenser Mandelot, joignit alors la province du Forez à celle
  du Lyonnais et du Beaujolais, pour ne composer dorénavant qu'un seul gouver-
  nement; et monsieur d'Urfé, qui jusqu'alors avait pris la qualité de gouverneur
  du Forez, n'eut plus que celle de lieutenant en cette province. Il voulut aussi
  gratifier les échevins, et leur redonna les clés de la ville, dont ils avaient été
  privés depuis sa prise par les protestans, et pour lesquelles Nicolas de Langes,
 lieutenant-général du présidial et premier échevin, prêta serment de fidélité
 entre les mains de Sa Majesté.
     Henri III conserva toujours depuis pour cette ville une affection singulière
 qu'il fit assez paraître par ses fréquens voyages, le plus souvent sans être attendu
 et avec peu de suite ; il y vint entr'autres en poste au mois d'aoust de l'année. 1582,
 on ne fut informé de son arrivée que lorsqu'il fut sur le point d'y entrer. Le
 Gouverneur était pour lors en Suisse, et Madame de Mandelot était retenue au
 lit par ses couches. Les échevins, dans un grand embarras, s'excusèrent auprès
 du roi sur le défaut de réception, auxquels sa majesté répondit avec un air de fa-
 miliarité qu'il était venu les voir pour manger des melons. En cette occasion,
comme en toutes les autres, il accepta avec bonté les régals qu'on lui offrit et
en parut satisfait. La dernière fois qu'il y vint, en 1584, il donna le bal et la
collation aux dames de la ville dans la maison de plaisance du gouverneur (2). Ce
prince, qui faisait une alternative continuelle de parties de dévotion et de plai-
sir, y parut plusieurs fois, déposant la majesté royale pour assister aux exercices
de piété d'une célèbre confrérie. (Lespénitens du Confalon).
    L'accroissement fait au gouvernement fut pour Mandelot un nouveau motif de
redoubler sa vigilance. En 1875, il apprit que les protestans s'étaient emparés
d'un château situé sur le bord du Rhône, au-dessus de Condrieu, et incommo-

  ( i ) Elle eut Heu le 6 septembre 1674.
  (2)   Cette maison, que Mandelot avoit fait embellir de peintures, de jardins et de fontaines,
avoit été bâtie par Paulin Benedicti, italien ; elle est occupée présentement par le troisième mo-
nastère de l'ordre de saint Benoit, appelé CH\Z\UX ; les armes de cet ancien gouverneur se voyent
encore sur la porte d'entrée.