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(le Mesme sieur des Arches, maître des requêtes, lui fut redevable de la vie eu
cette occasion ; il avait été envoyé à Lyon par le roi aux vives instances des pro-
testant, pour y maintenir l'exécution de l'Edit de pacification ; les catholiques ,
animés, contre lui, en haine de sa commission , qui autorisait les protestans à les
assigner touslesjours par-devant lui, pour des causes légères, l'auraient immanqua-
blement sacrifié à leur ressentiment, si le gouverneur ne lui eût donné un asile
dans son hôtel.
   Cet expédient que le roi avait, cru propre à ses desseins, pour être violent n'en
fut pas plus efficace, et l'état n'en fut que plus agité. Les protestans, irrités jus-
qu'à la fureur du cruel traitement qu'ils avaient reçu , redoublèrent leurs efforts
pour reprendre le dessus; le roi ne gagna sur eux aucun avantage considérable
jusqu'à sa mort, et laissa le royaume rempli de troubles ; l'absence de son frère
qui était monté tout nouvellement sur le trôn® de Pologne, (1574) faisait craindre
de sinistres remuemens : Mandelot, informé de ces circonstances critiques, con-

  « Sire , j'escripvis avant-hier à V- M. la réception des lettres qu'il auroit pieu m'escrire les x x n et
XXIII d» passé , et comme suivant icelles et ce que le sieur du Peyrat m'auroit dict de sa part, je
n'aurois failli pourveoir par divers moyens à la seureté de cette ville ; si bien , sire , que les corps
et les biens de ceux de ceux de la religion auroyent esté saisys et mis soubs vostre main sans aucun
tumulte ni scanclalle : jusqucs lors depuis et hier l'apres-disnée m'en estant allé par ville pour pour-
veoir toujours à contenir ce peuple , mesmement vers la Guillotiôre, où j'aurois sceti paroistre dan-
ger, de quelque r-uemuemenfc, seroit intervenu cependant que ce peuple ayant trouvé moyen d'entrer
es prisons de l'acchevesque où il savoit êstre quelques deux cents de cenlx de la religion cogneus
factieux ou avoir porté les armes, lesquels ils auroient touts mis à mort avant que j'en peussc rien
sçavoir, et m'y estant allé aussi t o s t , n'y aurois plus trouvé aucun de ceuls qui se seroient menz à ce
faict, s'estant escartés tout soubdain ; et ce que j'aurois peu faire a esté faire recherche et requérir
par touts moyens, mesmement par justice, qui auroient esté autheurs et exécuteurs de ce faict et
comme le tout est passé ,. affin que V. M. en puisse bien au vray estre esclaircye. Je continue au
mieux qu'il m'est possible de contenir toutes choses, voyant ce peuple n'estre pas encore bien ap~
paisé, et que c'est tout ce que l'on peut faire d'obvier à un sac , n'ayant néantmoins jusques ici esté
faict aucun tumulte, meurtre ni saccaigement par la ville ni les maisons , et estime que le reste des-
dicts-de la religion saisys pourront demeurer en seureté es lieux ou je les ay faict retirer, attendant
que je puisse mieulx entendre qu'il plaira à V. M, en estre faict, et speciallement de tous leurs
biens r meubles et marchandises, rapineset autres que j'ai jàescript avoir faict saisir et mettre soubs
votre main sans touttefois en estre rîen déplacé ny transporté des lieux et maisons desdicts de la
Religion : osant bien asseurer V. M. que le tout luy sera seulement et lîdellement conservé ; et suis
après à" pourveoir a les faire retirer en magasins et lieux seurs à ce qu'il n'y soit commis aucun abus,
J'oseray dire à V, M. que si j'estois ouy à la conseiller, je ne serois d'opinion qu'elle feist^aucun don des
nrêrts, meubles-et marchandises desdtts delà Religion q u e premièrement on ne voye ce qu'il y aura,
et que pour le moins elle sçaihe la valeur de ce qu'elle donnerait et que plustost elle feist don et
recompense à ceux qu'il luy plairoit sur les immeubles ; et pour ne mettre en cela la conséquence ,
je ne veulx estre le premier à. en demander à V, M., m'asseurant que si elle a commencé par quel-
ques-autres , elle me faict tant d'honneur de ne m'oublier. Au reste , Sire, il me semble ne devoir
taire à V. M. que en tout ce qui eschçt icy pour son service , je trouve le sieur de la Mante prompt
et affectionné d'ensuivre à son pouvoir ce que je lui en aï faict entendre , dont h la vérité il mérite
estre recogneu <;t bien recompensé. »