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497 «ant entre les mains d'Amédée VI, en 1354; prise par François Ier en 1536 ; rendue aux ducs de Savoie en 1563; ravagée par la peste en 1581 et 1582, et réunie définitivement à la France le 9 mars 1594. Miribel a eu dès sa naissance de grands privilèges ; ils ont toujours été confirmés par les différens maîtres qu'elle a eus. M. Laurent rapporte avec le plus grand soin les chartes et les titres qui les constatent et dont la plupart des originaux sont entre ses mains. Il paraît que Miribel a eu aussi le privilège de la gaie science. Son importance et sa riante exposition offraient assez de char- mes aux hommes distingués pour les engager à y fixer leur sé- jour. Les poésies de Laurent, qui ont été imprimées en 1630 , étaient fort goûtées du moins par ses contemporains. Un cer- tain Du Larys lui adressait une épître qui commençait ainsi .- « le t'assure, Laurent, que quand ie lis ton livre, H le reçois dans mon cœur un grand contentement; « Car c'est vne leçon, qui fort fidèlement « Sous donne le moyen de paisiblement vivre. » A entendre M. Du Larys on prendrait Laurent pour un poète moraliste, plein de douceur et d'onction. La citation que nous allons faire prouvera qu'il ne possédait pas exclusivement ces qualités-là . Voici une boutade qu'il adressait aux ministres de la religion réformée et qui ne dément point en ce qui îe concerne le genus irritabile valuni- « Venés-ça, troupe de ministres, « Marots, poltrons, traistres, belistres, « Bastards des peruers défroqués, « Orateurs de l'hypocrisie, « Engeance de l'apostasie, « Maudicts predicans révoqués. « Inuenteurs de la calomnie , « Iardiniers de la félonnie, « Sens remplis de sédition, « Prédicateurs de la discorde, '•! « Keste de gourdin et de corde, « Vrays enfans de perdition. 32