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348 Jean-Baptiste Rousseau^ des fameux couplets qui lui furent attri- bués el du malheureux procès qui les suivit. Nous nous sommes livrés, sur toutes ces choses, à des recherches qui ne sauraient manquer d'intéresser la plus grande partie de nos lecteurs. Tout ce qui lient à la mémoire des hommes c é l è b r e s , et surtout per- sécutés , aura toujours le privilège de commander l'attention : d'ailleurs, nous envisageons ce fatal procès sous un point de vue à beaucoup d'égards nouveau; et la v é r i t é , que nous croyons avoir saisie , d é p e n d , en grande p a r t i e , des observations dans lesquelles nous allons d'abord entrer. La police est un moyen de gouverner et d'administrer aussi ancien que le m o n d e ; on peut m ê m e ajouter que c'est le plus puissant de t o u s , comme il est aussi le plus terrible et le plus dangereux, lorsqu'il n'est pas employé avec sagesse. Sous Louis XIV , la police r e ç u t , en France , par le génie et les soins de Marc René de Voyer de Paulmy, marquis d'Argenson, des développemens considérables (1) ; elle en reçut encore sous Louis XV et sous Louis XVI, par les talens de MM. de Sartine et Lenoir : toutes ces polices n'ont cependant été que des jeux d'en- fans , en comparaison de celles qu'on a vu agir sous les différens régimes qui se sont succédés chez nous , depuis la révolution de 1789, notamment aux époques où le célèbre Fouché de Nantes (2) fut chargé de ces diaboliques fonctions. Du temps de M. d'Argenson, et c'est encore la même chose aujourd'hui, les salons et les lieux publics étaient le grand théâtre où se produisaient les agens secrets de la police. Ces agens appartenaient à toutes les classes de la société ; les uns prêtaient officieusement à l'autorité l'appui de leurs lumières et de leur intelligence, les autres la servaient en échange de quelques places , de quelques faveurs qu'ils tenaient d'elle; d'autres enfin la servaient pour de l'argent. Paris offrait très-peu de cafés- du temps de M. d'Argenson. De tous les établissemens de ce g e n r e , celui qui faisait le plus de (1) On peut voir , à ce sujet, Y Eloge de d'Argenson par Fontenelle. (2) Les instructions données par Fouché, dans les cent-jours, aux commissaires généraux de police de l'empire, sont le monument le plus curieux que nous ayons do son génie machiavélique.