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323 se soit abaissé au métier de compilateur ; la Prison d'Edimbourg est, comme nous l'avons déjà dit une compilation de motifs assez heureux ; le chaut des voleurs est cependant fort beau; la prière au dieu des filous est d'un grand effet, l'har- monie en est riche et puissante ; mais peut-on dire qu'il suffit d'un seul morceau pour rendre une partition digne d'un peu de célébrité. On dirait que cet ouvrage a été composé pour un seul rôle, celui de Sarah la folle : ce rôle a été rendu d'une manière fort originale par M me Derancourt. Jamais notre habile artiste ne s'était montrée si comédienne ; aussi chaque représentation a été pour elle un triomphe nouveau. Parlerons-nous des deux opérettes : la Médecine sans Médecin et un Caprice de Femme. Le premier est un spirituel vaudeville de Scribe. La musique d'Hérold lui a valu l'honneur d'une scène plus relevé. Il ne lui a manqué ici que des voix. M. André parle le chant. Le Caprice de Femme n'est qu'une rapsodie sans goût et sans grâce , dont le style et l'harmonie, excessivement négligés, semblent appar- tenir au siècle passé. Guillaume Tell a dignement terminé l'année qui vient de s'écouler : jamais nos artistes ne s'étaient donné autant de peines et de soins pour que l'exécution fut bonne ; et ils ont si bien réussi, que nous sommes en droit de craindre qu'à l'a- venir on ne puisse nous le rendre avec autant d'ensemble et de chaleur : nous verrons.... Puissions-nous ne point avoir de regrets! Parlerons-nous des concerts donnés pendant le carême? Chaque artiste doué d'un peu de talent a cru devoir en donner un ; ceux qui sont sortis de la ligne sont peu nombreux. Les deux matinées musicales données par M. Georges Hainl et 5(mo D eï an C mrrt ; ont été les plus remarquables, parle choix des morceaux, et par le talent des bénéficiaires. A. M.