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 plaudîssemens couvrirent les sifflets, t e s claqueurs s'étaient]munis de plaques de
 fer-blanc qu'ils avaient ait achées à leurs gants.
     « Un riche particulier de Lyon allait tous les soirs cliez un restaurateur , pren-
  dre un cruchon de bière avec un petit pain; en partant, il ne manquait jamais
 d'empocher le bouchon : à la fin de l'année , il vint proposer au restaurât eur de
 lui vendre 366 bouchons; celui-ci accepta, et quand il eut reçu les bouchons, il
 dit à l'avare : Je vous payerai, l'an £440. Cette scène, qui avait des témoins nom-
 breux , fut bientôt connue de toute la ville , et notre harpagon se vit forcé de quit-
 ter Lyon pour échapper aux sarcasmes populaires. «•-••
    1791. « Depuis un an, le parti populaire a fait de tels progrès dans la ville de
 Lyon, que le parti aristocratique semble presque anéanti. Jusqu'ici , toutefois , je
 n'ai pas encore vu des scènes d'horreur dans cette ville ; nous y vivons fort tran-
 quillement, grâces aux mesures prises pour le maintien de l'ordre public. Aussi,
les législateurs disent-ils que la ville n'est pas encore vulcanisée. Cependant tout
ici, comme dans le reste de la France, finit par les mots de la nation ou A la nation ;
ainsi, j'ai vu sur l'enseigne d'un habile dégraisseur: Dégraisseur universel delà
 Grande Nation. A chaque instant j'entends annoncer dans les rues des painphets
que le titre suivant fera suffisamment connaître : Véritable baume vert contre l'hydro-
phobie aristocratique. — On a suspendu à la cuisse gauche de la statue de Louis XIV,
sur la place Bellecour, une énorme cocarde nationale. — Tout cela n'empêche pas
les classes supérieures de faire circuler sur les révolutionnaires, et surtout sur
Mirabeau, les histoires les plus scandaleuses et les plus invraisemblables.
   «Le jeune Frédérique Brun se promet des merveilles de celte révolution de
France, dont nous deux, cher Bonstellen , semblables aux augures de Cicéron ,
ne pouvons que rire des bévues , quelquefois dignes de Bedjam, commises par les
meneurs. Par malheur, il faudra peut-être bientôt en pleurer plutôt qu'en
rire   »


jNous empruntons k l'Artiste le jugement qu'on va lire sur les p r o -
  ductions d'un peintre lyonnais, M. Biard, soumises à la dernière
  exposition du Louvre.

    LE GENDARME.         L'APPRENTI-BARBIER          LA   TRAITE   DES NEGRES.


   Le gendarme de M. Biard n'est pas enrhumé du tout, mais en revanche , cè-
ne sera pas sa faute si ces petits polissons qui se baignent ne prennent pas un gros
rhume et n'ont pas besoin d'un morceau de réglisse bien sucrée. En fait de ta-
bleaux de ce genre, une scène populaire bien traitée a toujours son prix. Les petits-
baigneurs de M. Biard sont excellens. On dirait, à les voir sortir de l'eau, autant
de joyeux canards à demi couverts de plumes. Voilà de bons petits genoux bien
cagneux ! voilà de bonnes têtes bien méritantes. Remarquez ce gamin qui lire la
langue au gendarme , et cet autre admirable gamin entouré de vessies, comme un
sauvage du Cirque-Olympique est entouré de plumes; et surtout et par-dessus