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            M(KURS LYONNAISES,

                                  *»#«:




   On a beau prêcher l'égalité , le sentiment contraire est peut-
être le plus enraciné au cœur de l'homme. Nul ne voudrait être
semblable à un a u t r e , et celui-là ne p e u t , qui n'invente ou n'ac-
cepte des distinctions. Descendez autant que vous le voudrez les
innombrables degrés de l'échelle sociale, arrivez tout-à-fait au
bas , et vous trouverez , bouillonnant à travers la misère et le
m a l h e u r , comme une source enterrée sous le gravier , le désir
de l'inégalité. Serait-ce que la portion la plus envahissante de
nous-même est la vanité, triste poison, renfermé sans doute
dans le fruit fatal qu'Eve , cette infâme suborneuse , fit avaler
au père du genre humain.
   Aussi, avec bien d'autres jeunes illusions, est tombé de mon
cœur le rêve de l'égalité. Je n'y crois pas depuis que j'ai vu que
ceux qui la demandaient n'en voulaient pas plus que ceux qui
combattaient contre elle. C'était l'envie et la vanité aux prises
l'une contre l'autre; et je crains bien que l'égalité n'ait qu'une
patrie, un sanctuaire, celui où viennent mourir les passions hu-
maines , la tombe.
   Il y eut un moment où tout un peuple s'agita sous ce mot
d'égalité. Quelques siècles avant on avait dit en présentant le