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retenti fructibus; puis, il métamorphosa ce prieuré en maison
de campagne , détruisit tout ce qui restait des lieux saints, fit
bâtir de magnifiques écuries, une salle de bains et autres enjo-
livements. Cependant, un abbé a eu en tête de jeter un dévolu
sur ce bénéfice, et l'a fait, après avoir consulté M. le Chancelier
qui l'honore de sa protection, et qui lui assura sa cause imman-
quable. Un nommé Julien, son avocat, obtint que la cause serait
appelée un jour que les Pairs étaientau Parlement, etlesdivertitfort
aux dépens de l'abbé de Tensin ; il le traduisit au barreau comme
un homme qui avait inventé un nouveau système de bénéfices.
Il ne put achever son plaidoyer ce jour-là ; l'abbé partit, et trois
jours après , messieurs les Pairs retournèrent au palais pour se
donner le plaisir d'entendre finir celte affaire. L'abbé de Tensin
fut débouté du bénéfice , condamné à l'amende, à la réparation
des lieux saints, et à tous les dépens, dommages et intérêts,
et n'eut pour lui que la honte de se voir l'exécration du palais.
Il ne l'a pas vu, il est vrai, mais il l'aura appris en route , et il
 était encore sur les lieux quand la cause avait commencé. »



               ORIGINE DE L'ART DE LUSTRER LA SOIE.


   Le hasard a présidé à la plupart de nos découvertes. En voici
une nouvelle preuve. Un de ees nombreux étrangers qui, au 17e
siècle, avaient importé de l'Italie à Lyon l'industrie de la soie ,
et réalisé dans ce commerce le proverbe lyonnais : Riche comme
Gadagne, Oçtavio Mey avait vu une fortune de plusieurs
millions s'engloutir tout entière dans de fausses spéculations.
Un jour donc qu'il rêvait, en se promenant sur les bords de la
Saône , un moyen de réparer un aussi grand échec, il broyait
dans son désespoir quelques brins de soie entre ses dents. Cette
action donna à la soie un éclat brillant, un lustre inaccoutumé.
Octavio Mey s'en aperçoit, et il conçoit aussitôt l'application
d'un procédé mécanique qui fît acquérir à la soie ce brillant
que nous lui connaissons. Cette découverte le sauva du déshon-
neur d'une banqueroute et tripla sa fortune.