description : Moins de trois mois après la parution du Journal de Guignol, est lancé le Journal de Gnafron, qui porte en Une la « profession de foi » de la fameuse marionnette, adressée « aux gones lyonnais » : « C'est moi, Gnafron J'arrive en second, mais j'arrive Et me voila incarné dans un corps de journaliste Ne suis-je pas du bois dont on les fabrique ? Et n'est-ce pas aux marionnettes à devenir hommes, lorsque tant d'hommes se font marionnettes ? » S'il égraine les noms, évidemment fictifs, des membres de la rédaction (Longue-Alène, Forte-Empeigne, Talon-Rouge...), le nouveau périodique annonce une chronique « Guignol en colère » et une rubrique « théâtres », où les théâtres-guignol « tiendront toujours le haut du pavé. » Plusieurs textes sont signés Caque-Nano présenté comme un ex-rédacteur du Journal de Guignol, qui écrit également le premier feuilleton titré « Nini la Lyonnaise », et « dédié aux jeunes ouvrières ». Il s'agit en fait de S. Charnal, gérant de la feuille, qui connait alors des ennuis avec la Justice, à la suite de son article « Quel chinois de Directeur », paru précédemment dans le Guignol de Lyon et visant le directeur du Grand-Théâtre, Raphaël Félix, lequel a attaqué l'auteur devant les tribunaux. Agrémenté d'un bandeau illustré en Une à partir du 3 septembre 1865 (n°7) le Journal de Gnafron poursuit une ligne éditoriale féroce et agressive, rompant des lances avec des confrères et concurrents comme Le Sifflet et surtout Le Père Coquard traité de « vieux moisi » (1er octobre 1865). Une gravure publiée le 3 septembre et jugée comme « portant atteinte aux bonnes moeurs et sans autorisation préalable » amène de nouveaux ennuis à Charnal qui est finalement condamné à six mois de prison dans le procès avec Raphaël Félix, arrêté à la sortie de l'audience et conduit à la prison Saint-Joseph (14 novembre 1865). Le 17e et dernier numéro du Journal de Gnafron a paru deux jours auparavant.
note : Hebdomadaire

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