description : Imprimeur-gérant : Perret Millot. Adresse : Pitrat (imprimeur), Perret (lithographe) - rue de Vendôme 175. Dépôt central chez Seymat et Simian - librairie moderne, rue Impériale 52. Grand passage de l'Argus, 53-55 au Magasin de tableaux et objets d'art. Les réclamations et manuscrits sont à adresser au directeur du journal, à l'adresse du dépôt. Quelques « signatures » : Rédacteur en chef : Carabi-Carabo. Première plume : Titi. Deuxième plume : Carabi. Troisième plume : Toto. Quatrième plume : Carabo. Secrétaire de rédaction : Compère Guilleri. Dessin de la façon de : Barbari - mon ami.
aperçu historique :

Dès l'éditorial du premier numéro, Caquet bon-bec s'inscrit dans la lignée du Journal de Guignol (avril 1865-novembre 1866) récemment disparu, suite à une interdiction de la Cour impériale de Lyon (ce titre sera de nouveau publié à partir de 1872) :

Avant d'entrer dans la carrière, nous devons au moins un pleur à notre devancier - pauvre Guignol !... Nous ne pouvons que déplorer ton sort, et nous avons surtout à regretter de ne pouvoir nous rencontrer avec toi, et en même temps, sur un même terrain.

Cette information est confirmée par une note dans l'Annuaire de Lyon de 1867 qui fait le point sur les aléas de la presse satirique de cette période :

L'année 1865 avait vu naître et mourir une vingtaine de petits journaux, qui tous, après une existence de quelques numéros, avaient fini par succomber, quelques-uns avec accompagnement de police correctionnelle. Le Journal de Guignol seul avait survécu, et avait conservé une importance assez grande : au moment de sa mort il avait un tirage de 12 à 15.000 exemplaires ; son dernier numéro a paru le 10 décembre 1866. Quelques petits journaux ont cherché à recueillir sa succession, mais ils n'ont pas pu y parvenir, et la plupart d'entre eux n'ont eu qu'une existence éphémère. Ce sont : Caquet bon-bec (...).
Ce titre ne paraît en effet que sur une très courte période, de décembre 1866 à janvier 1867. Il s'annonce comme « hebdomadaire », et comprend au total 8 numéros. Caquet bon-bec fait partie de cette « petite presse » exonérée du droit de timbre (taxe reversée par les journaux à l'État), car circonscrite au domaine du divertissement.

La ligne éditoriale du journal se veut comique et satirique, n'hésitant pas à égratigner la bonne société lyonnaise au fil de l'actualité, par les mots comme par les illustrations. Dans le premier numéro, l'éditorial fait allusion au contexte répressif dont souffre la presse. Le comité de rédaction adopte des surnoms comiques, peut-être autant par dérision que pour rester à l'abri des poursuites qui ont valu son interdiction au Journal de Guignol (la loi de 1881 sur la liberté de la presse est encore loin). Les rédacteurs prennent donc leurs précautions vis-à-vis des censeurs et des susceptibilités individuelles, en délimitant ainsi leur projet :

Rude métier que celui de petit journaliste par les temps qui courent. Mis à la portion congrue par les exigences -après tout fort sages- de la loi, les limites extrêmement restreintes dans lesquelles il nous est permis de nous mouvoir, nous donnent cependant le droit de faire rire les honnêtes gens. (...) Nous ne nous posons pas en moralistes, nous ne voulons qu'être amusants.

On a peu de détails sur la fin soudaine du journal, sinon qu'il figure dans la liste nécrologique de la petite presse établie par le journal L'avant-garde daté du 3 janvier 1869 (deuxième année, numéro 2). Cette liste atteste le nombre de numéros réellement parus, et donne un précieux témoignage sur les aléas de la presse satirique dans les décennies qui précèdent la loi de 1881.

source bibliographique
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note : Hebdomadaire

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