description : Le gérant : L. Renucci. Adresse : imprimerie Vacher, rue champier 1. Quelques signatures : I. Guhner, Mergé Baluvié, Jules Guesde (feuilleton), Charles Leroy.
aperçu historique :

La brève histoire du Bon socialiste (novembre-décembre 1884) s'écrit dans l'ombre d'un autre hebdomadaire : le Lyon socialiste (septembre-décembre 1884). Suite à un changement d'orientation éditoriale et/ou pour des raisons économiques, le Lyon socialiste se sépare à partir du mois de novembre de son compositeur-autographe, pour employer une main d'oeuvre féminine moins coûteuse, mais également moins qualifiée pour la composition et l'orthographe. Ce dernier conserve le cliché original qui servait d'illustration à la manchette du Lyon socialiste, une gravure représentant un lion brisant ses chaînes, et lance en parallèle un journal sous une manchette similaire, mais intitulé le Bon socialiste. Cette nouvelle parution aux allures pastiches sème le trouble chez les lecteurs, et provoque la colère du Lyon socialiste - du même coup privé de son illustration. Le numéro 2 du nouvel hebdomadaire décrit ainsi l'affaire :

S'apercevant au 11ème numéro que la plus grande partie de leurs lecteurs avait besoin de la classe primaire, et l'autre de lunettes, ils ont pensé que la typographie serait plus lisible et que les typos féminins employés par Mr Pastel, au plus dérisoire des salaires, composeraient aussi bien un journal ennemi du salariat que la feuille bonapartiste L'Aigle. Et voilà comment ils ont lâché leur compositeur autographe. Ce dernier a eu l'idée de transformer le titre de Lyon socialiste, exécuté par lui, en Bon socialiste. De là leur colère. (...) L'administration de Lyon socialiste, en quittant son premier imprimeur, n'avait qu'à réclamer le cliché qu'elle prétend lui appartenir. Elle ne l'a pas fait. Moyennant la modique somme de trente francs, nous le lui livrerons quand elle voudra, et Bon socialiste changera de nom.

Le Bon socialiste ne semble pas avoir paru plus de trois fois, entre novembre et décembre 1884. On sait peu de chose sur sa production, sa diffusion, et sa clientèle, sinon que le titre se vend à la sauvette (et non par abonnement) : Bon socialiste est rédigé pour n'importe qui, et vendu où on ne le demande pas ; dans les endroits où on peut faire des recrues socialistes, et non dans les parages où ceux qui le sont ont regret de l'être.

Cette publication semble ainsi le prétexte à un règlement de compte personnel entre le typographe et son ancien employeur, même si elle développe un sommaire original - notamment la publication d'une correspondance fictive en dernière page, intitulée les Dépêches télégraphiques.

La ligne éditoriale a une orientation fortement politique, servie par un ton caustique. Les éditoriaux critiquent ouvertement la bourgeoise et le monde clérical, et le journal s'adresse aux partisans du combat révolutionnaire, les amis de la logique et de la vérité, tout ceux enfin qui veulent l'émancipation des exploités.

Un feuilleton comique -Scrognieugnieu- est proposé en page 2, suivi d'une Chronique d'un va-nu-pieds en page 3. La dernière page est réservée aux Dépêches télégraphiques : intérieur à préfets. Il s'agit de textes satyriques imitant une correspondance « confidentielle » des organes de pouvoir, entre Paris et Lyon...

source bibliographique
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note : Hebdomadaire

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