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M. Casimir-Perier

Jean-Pierre-Paul Casimir-Perier, député de l'Aube, est le fils de Casimir-Perier, qui fut l'ami intime de M. Thiers et son dernier Ministre de l'Intérieur, et le petit-fils de Casimir Perier, président du conseil sous Louis-Philippe, qui succomba à l'épidémie cholérique de 1832, et dont la statue se dresse à l'entrée du Père- Lachaise, au Rond-Point.

M. Jean Casimir-Perier est né à Paris le 8 novembre 1847. Il fit de fortes études littéraires et historiques au lycée Louis-le-Grand et fut reçu licencié ès lettres. Il venait de passer son doctorat en droit devant la Faculté de Paris, lorsque surgirent les terribles événements de 1870. Il s'engagea dans le régiment des Mobiles de l'Aube, qui furent dirigés sur Paris dès les premiers jours de siège. Nommé officier dès le début des opérations, à l'affaire de Chatillon, il fut promu capitaine à Champigny et mérita d'être cité à l'ordre du jour lors de la deuxième affaire du Bourget. Promu chevalier de la Légion d'honneur pour faits de guerre, vers la fin de la campagne. Son père ayant été élu député de l'Aube aux élections du 8 février 1871, M. Jean Casimir-Perier devint son chef de cabinet au mois d'octobre 1871, lorsque M. Thiers appela Casimir-Perier au ministère de l'Intérieur. Il conserva le poste de chef de cabinet jusqu'à la démission de son père en 1872. Au 22 mai 1873 lorsque M. Thiers appela pour la deuxième fois Casimir-Perier aux affaires, son fils le suivit dans le ministère des affaires étrangères que balaya le coup d'Etat.

Le 18 juillet 1874, M. Jean Casimir-Perier fut élu conseiller général de l'Aube, dans l'arrondissement de Nogent-sur-Seine,par 1907 voix sur 2017 votants.

La même année, M. Jean Casimir-Perier faisait dans son département une vive campagne électorale en faveur de la candidature républicaine du général Saussier contre celle de l'anciendéputé bonapartiste.

Lors des élections du 20 février 1876 pour la Chambre des députés, il posa sa candidature dans l'arrondissement de Nogent-sur-Seine. Dans sa profession de foi, il fit la déclaration suivante : Je n'ai jamais souhaité qu'un gouvernement : la République. J'affirme donc ici que la République est le gouvernement qui a toutes mes préférences. Si vous me faites l'honneur de m'appeler à siéger à la Chambre nouvelle, et si l'on proposait jamais la revision de la constitution du 25 février 1875, je serai inébranlable à mon poste pour y défendre la République. Il ajoutait : Je suis convaincu que la République restera le gouvernement du pays. La République doit être le pouvoir aux mains des plus honnêtes et des plus capables : elle doit respecter tous les droits, toute les croyances, toutes les libertés qui ne sont pas une atteinte à la liberté d'autrui.

Aucun concurrent ne se présenta contre lui, et il fut élu député par 6980 voix. M. Jean Casimir-Perier fit partie du centre gauche et de la gauche républicaine et vota constamment avec cette majorité qui donna alors tant de preuves de son esprit politique.

Lorsque le Président de la République, le maréchal de Mac-Mahon, remplaça subitement le ministère républicain Jules Simon par un cabinet de combat, M. Jean Casimir-Perier signa la protestation des gauches contre le message et la politique du maréchal (18 mai 1877). Il fut un des 363 qui refusèrent un vote de confiance au duc de Broglie et à ses complices; Aux élections qui suivirent la dissolution, et malgré une vive campagne de l'administration, il fut réélu par 6118 voix contre 3400 obtenues par le candidat bonapartiste M. Walckenaër. Il reprit sa place à gauche dans la majorité républicaine, vota la nomination d'une commission d'enquêLe parlementaire, l'ordre du jour de défiance contre le ministère extra-parlemcniaire du général deRochebouët(23 novembre 1877), Tordre du jour de flétrissure contre le ministère du 16 mai (de Fourtou de Broglie), 27 novembre 1877.

Lors de la formation du cabinet républicain Dufaure-de Marcère (14 décembre 1877), M. Jean Casimir-Perier fut appelé au poste de sous-secrétaire d'Etat au département de l'Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts, dont M. Bardoux était nommé ministre. Il conserva ce poste jusqu'à la retraite du cabinet Dufaure (31 janvier 1879).

Trois mois pins tard (mai 1880), M. Casimir- Perier se faisait inscrire au groupe de la Gauche républicaine, dont le président élaità ce moment M. Jules Ferry.

Réélu le 21 août 1881 dans l'arrondissement de Nogent-sur-Seine par 6736 voix contre 1954 données au candidat radical socialiste, M. Jean Casimir-Perier donna son adhésion au groupe de l'Union Républicaine.

Le 17 octobre 1883, il fut nomme sous-secrétaire d'Etat au département de la guerre avec le général Campenon, il y resta jusqu'au 5 février 1885.

Depuis lors il a été réélu constamment député, plusieurs fois rapporteur général de la commission du budget, vice-président de la Chambre en 1891, président de la Chambre au mois d'avril 1893, président du Conseil au mois de novembre 1893.

Tombé du pouvoir au mois de mai dernier, dans des circonstances qui sont encore présentes à toutes les mémoires, M. Casimir-Perier avait été réélu président de la Chambre des députés par 282 voix.

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