L'anarchiste Vaillant
Voici, d'après le Temps, les renseignements les plus exacts concernant les antécédents judiciaires de Vaillant; c'est la reproduction même des condamnations inscrites sur la fiche des sommiers judiciaires.
Auguste Vaillant, fils d'Auguste et de Joséphine Bouyer, frappeur.
Il a été condamné pour la première fois le 27 mai 1878, à Charleville, à six jours de prison pour filouterie. Il avait alors seize ans. Le 14 décembre 1878, à Marseille, il est condamné à trois jours de prison pour mendicité. A Alger, le 24 avril 1879, troisième condamnation à trois mois de prison pour vol. Enfin, à Marseille, le 20 avril 1881, autre condamnation pour vol à un mois de prison. Vaillant a donc été condamné quatre fois. Au service d'identification,, on a trouvé de lui une photographie qui porte la date du 19 septembre l878 avec cette mention : ouvrier d'usine, vol. Mais cette poursuite n'a pas eu d'effet et Vaillant a bénéficié d'une ordonnance de non lieu.
Il est né à Mézières, le 29 décembre 1861.
Il y a cinq ou six ans, il était déjà l'objet d'une active surveillance, ayant été mêlé à diverses manifestations révolutionnaires et arrêté en 1887.
Il a abandonné sa femme en Amérique.
Vaillant se recommande l'amitié de M. Jules Guesde. Il se dit beaucoup plus socialiste qu'anarchiste et il affirme avoir apporté le concours de la parole de M. Jules Guesde dans plusieurs réunions publiques.
Depuis quatre mois, Vaillant habitait à Choisy-le-Roi, rue de la Radinerie, où il vivait avec Mme Marchai, femme d'un de ses anciens camarades et cousine de sa femme légitime.