Mûres Réflexions
Y a pas à dire, mes bozons, jamais y a t'aeu une manifessation aussi imposante, pour n'importe quel roi
ou empereur que pour notre regretté président Carnot. Toutes les puissances, tous les empereurs, barons, ducs, pairs, minisses, etc., ont tiendu à envoyassasser à Mme Carnot l'expression exprimée de leurs sympathies sympathisantes.
Les funérailles ont z'été exceptionnellement imposantes, les couronnes innombrables, des délégations à n'en pas finir, tcetera, tcetera.
D'un autre côté, Lyon a tiendu à honorassasser dignement le grand homme en ouvrant par le canal des jornaux une soscription, à seule fin de lui élevassasser une statue bien chouette sur la place de la République.
A ce sujet, Chignol suppose ben que le Conseil municipal, si intègre et si loyal, n'ira pas charcher ailleurs qu'ici des artisses sculpteurs pour le monument z'en question.
Et sans retard, vu l'abondance des souscripteurs et l'empressement de chacun à donner son obole, je fais de supposance qu'on va ouvrir un concours entre les artisses sculpteurs lyonnais pour ce monument.
Y en a qu'ont fait leurs preuves, y en a que demandent à les faire, c'est le moment, c'est le cas ou jamais
de faire appel à leur talent et à leur patriotisme ; car ce monument ne sera jamais t'assez tapé pour honorer dignement la mémoire du grand homme qu'on vient de perdre et qu'on pleure.
Les puissances voisines ont tiendu à manifestasser leur saints paties. Les unes ont envoyé de couronnes mirifiques, les autres des lettres espatrouillantes avec délégations supercoquantieuses. Quant à l'Allemagne, c'est épastrouillant. Le grrrrand empereur Guillaume à fait z'un coup tapé en graciant les deux officiers qu'étaient punis de sept années de forteresse.
Que diable qu'y lui a donc passé par la cervelle, à ce gone. Mystère ! ! ! Plusieurs hypotètes sont en branle.
Primo, c'est z'un moyen bien tapé pour jouer au sentiment;
Deussio, aurait-il réfléchi que la clémence esse la plus grande vertu d'un souverain ?
Troissio, voudrait-il être notre ami?! ! et pense-t-il établir un courant d'air sympathique en France à son sujet?
Y en a que sont mauvaises langues et que disent pas bien fort, pour qu'on les entende pas, que c'est pour être dans la manche des gones
de France, surtout depuis que Turpin à livré au gouvernement son système espatrouillant.
Tout ça c'est des bruits que courent et que sont sans fondation ; faudra vitrer les événements pour savoir au, juste à quoi s'en tiendre.
L'élection de notre nouveau Parsident de la République, Casimir-Périer, a pas fait z'un pli. Elle a z'été accueillie chouettement par tout le monde, excepté turellement par la sampille anarchosocialobourrique, que le gone susnommé a l'habitude de mener un peu rondement. Les Jaurès, les Goblet de l'extrrrême gauche, poussent des cris à s'en détrancaner la bobine, peu solide turellement.
Y z'ont pas d'autre moyen de se faire entendre,y z'aboient comme de chiens foireux, jusqu'à ce que un bon coup de pied lancé d'une main sûre leur brise à tout jamais leur bien fausse figure. Et ça sera pas long.
Ça qu'on comprend pas, c'est quy fassent du boucan; pour faire plaisir, turellement, aux gones qui les ont nommés y gueulent à qui veut les entendre (et y sont pas nombreux) qu'il faut plus de parsident, pus de
bargeois, pus de patrons ; rien que desoverriers.Seulement, eusses que prêchent si bien l'abnégance d'euxmêmes, se baladent continuellement sur les bolvards de Paris en fesant les dodus, aveque de cigaro de six pieds au bec et de chouettes gueuletons dans la panse. Ce qu'y doivent rigoler, quand y sont seuls, et ça quy doivent se traiter soi-seul de farcisseur.
En tout cas, je pense ben qu'aveque un ministère tapé aux ognes comme çùila que nous avons et un parsident carré comme M. Casimir on leur z'y rivera leurs clous en cinq sec, sans crier gare, et que le poignard qu'a frappé le grand citoyen Carnot sera toujours z'une barrière entre eusses et les honnêtes gens.
Quant aux gones que prêchent la dynamite et le poignard, que font sauter des innocents, sans que ça profite à leur cause, y a z'un moillien bien simple de les punir. La guillotine, c'est trop vite fait. Faudrait tout simplement les donner aux grands médecins et praticiens de nos hôpitaux et Facultés, afin de servir aux études par la vivisection. On tue toutes les semaines de pauvres diables de cabos de toutes races, bien inoffensifs et que n'ont aeu qu'un tort, çuila de se faire pincer par la guimbarde de la fourrière. Au moins de c'te façon les condamnés serviraient à quéque chose de bon, et seraient du moins utiles à leurs semblables qu'ils font mourir. Cela se passerait sans bruit et ce serait z'un remède énergique.et humanitaire. La sociétance protectrice des animalos serait satisfaite et nous aussi.C'est z'à voir. Qu'on se le dise. JEAN GUIGNOL.
