Le Chemineau magnifié par Jean Richepin, n'a quitté l'affiche del'Odéon que pour reparaître tragiquement sur celle de l'actualité ; mais combien différent du lype transfiguré par la magie du poète.
Au lieu de l'être anonyme et quasi surhumain rêvé par le maître vadrouilleur ès-rimes, dont une fugue tardive alimentait récemment encore la chronique scandaleuse, nous avons le cauchemar dun Vacher atroce et bestial, traduisant en français la monstruosité vécue de Jack l'Eventreur.
Quelle aubaine pour la grrrande presse
quotidienne et les reporters-chacals, qui
sont jetés sur cette sanglante pâture
avec une avidité aussi féroce, au figuré,
que l'abominable héros, dont ils ressassent
et délayent la hideuse biographie crimi-
nelle!
Demandez les horribles, détails de sa
douzaine d'assassinats, suivis de viols,
avec la photographie de l'auteur !
Et encore, quand je dis douze, c'est sans préjudice de la suite à demain qui met sans cesse de nouveaux crimes à son actif pour parler comme nos nouvellistes grand format, qui n'ignorent que le passif du sinistre tueur de bergers.