PK01IÏS AM-BOIMIIS
FULMI-COTON
Appelé aussi coton-poudre, pyroxiline.
Cette matière explosible est précieuse non-seulement par sa force considérable, mais aussi par son extrême facilité de préparation.
Voici comment on opère :
On verse dans un vase un volume d'acide azotique (eau forte) et trois volumes d'acide sulfurique (vitriol). On mélange le tout au moyen d'une pelle ou d'une spatule, puis on laisse refroidir (le vitriol mis en contact avec l'eau-forte produisant un dégagement de chaleur assez fort). Quand cette masse liquide est froide, on y jette du coton cardé, du vieux linge, du papier, de la sciure de bois, etc., enfin tout autre corps contenant de la cellulose. (Choisir de préférence le coton cardé.) Ce coton doit être complètement immergé, les acides doivent le recouvrir entièrement, parce que si une partie restait en dehors, on pourrait craindre une explosion. Quand on a trempé le coton pendant vingt minutes, on le retire, on le presse fortement pour en exprimer les acides et on le plonge dans une grande quantité d'eau dans laquelle on le divise, on renouvelle l'eau plusieurs fois, afin qu'il ne reste plus de traces d'acides ; il est bon, quand c'est possible, démettre ce coton dans l'eau courante et de l'y laisser séjourner pendant un quart d'heure environ. Il ne reste plus qu'à comprimer, à presser fortement le coton ainsi lavé et à le laisser sécher à l'air.
On peut mettre indifféremment plus ou moins de coton dans le mélange d'acides, selon qu'on a besoin de plus ou moins de matière explosible ; mais ce qui est important, je le répète, c'est d'avoir soin que toute la masse solide
soit enfoncée dans le liquide, afin d'éviter les accidents.
Le fulmi-coton, ainsi préparé, doit être comprimé, c'est-à-dire fortement pressé dans la boîte ou dans la bombe, car il faut toujours qu'il soit renfermé, autrement il brûlerait à l'air sans détonner. Il est indispensable d'appuyer la boite contre le monument qu'on doit faire sauter, et mieux de l'introduire dans un trou fait préalablement dans le mur. On met le feu au coton-poudre au moyen d'une mèche, d'une capsule, de l'étincelle électrique ; la force de cette matière est de quatre fois celle de la poudre ordinaire; mouillée, elle conserve sa puissance et son inflammabilité. On ne peut l'employer dans les armes à feu, parce que c'est une poudre brisante.
Quand on veut faire servir le fulmicoton comme poudre de mine, il est bon de lui ajouter les 9/10" de son poids de salpêtre (900 grammes de salpêtre pour 10 grammes de fulmi-coton) ; une très petite quantité de cette matière fait sauter de gros quartiers de rocs.
Le coton-poudre a deux grands inconvénients : il est d'abord dangereux à conserver, puisqu'il suffit d'une faible élévation de température pour le voir prendre feu spontanément ; puis la fabrication en est fort onéreuse (7 francs le kilog.)
Ce n'en est pas moins un excellent produit, appelé, je l'espère, à rendre de grands services à l'humanité souffrante.
AUTRE COMPOSITION INCENDIAIRE
Cette composition est employée pour le chargement des bombes et des obus incendiaires ; elle brûle avec une flamme très intense qui se communique très facilement au bois.
Elle se prépare avec :
Poudre à fusil ou à canon. 3 parties
Pulvérin 4 parties
Soufre 16 parties
Salpêtre 4 parties
(Le pulvérin est de la poudre à canon très fine et bien plus menue que la poudre ordinaire.)
On fond le souffre dans une terrine, à une douce chaleur, puis on y introduit peu à peu les autres éléments (c'est-àdire poudre, pulvérin et salpêtre), préalablement mélangés.
Quand tous les ingrédiens on été jetés dans le soufre en fusioft, on remue le tout au moyen d'une spatulë;~p^lldarit quelques instants. On laisse alors refroï-" dir la masse, puis on la casse par morceaux, ou si l'on veut, on la coule dans des cartouches en papier.