description : Manchette illustrée signée Magdelin Annonces et réclames
aperçu historique :

Le Clarion-journal, c'est surtout le journal... de Clarion ! Dans le premier numéro, le responsable du journal s'explique en effet sur les raisons de sa parution et sur le choix de son titre. Clarion semble être un personnage bien connu des lyonnais, crieur et vendeur ambulant de journaux dans le quartier de Perrache, qui décide de créer sa propre publication d'annonces dans laquelle on retrouvera également ses mémoires. La manchette illustrée, signée Magdelin, le représente en personne avec son éventaire autour du cou et ses imprimés à la main, vendant dans la rue son propre journal, et ceux des autres :

Je me nomme Clarion et je demeure dans la rue (...), c'est toujours sur le véhicule de St Crépin qu'on peut me voir opérer de Perrache à St-Clair, et des Brotteaux à la Croix-Rousse, sans parler de St-Georges, de Vaise, de Serin et de maints autres lieux, où je promène triomphalement tous les jours, ma pendule et mes imprimés...

L'objectif du Clarion-journal est de prêter ses colonnes à une clientèle populaire pour faire paraître des petites annonces et des réclames en tout genre qui l'auto-financent, et agrémentées de quelques informations marquantes et de poèmes cocasses :

Je n'eus qu'une idée : faire ce journal de mes rêves. Et cette idée s'empara à ce point de mon esprit, que je me réveillais souvent, la nuit, criant avec cette basse profonde que vous me connaissez : « Achetez, Mesdames et Messieurs, le Clarion-journal, 10 centimes, l'organe populaire de la publicité à bon marché ! » (...) Tout ce que j'avais désiré s'y trouve : mon nom, mon portrait, mes annonces à trente centimes la ligne, des articles satiriques, des histoires amusantes, en un mot tout ce que je voulais voir servir.

Le Clarion-journal, hebdomadaire satirique paraît en janvier 1881, année de promulgation de la Loi sur la liberté de la presse. Mais son existence est de courte durée (le dernier numéro connu est daté du 30 avril 1881), comme c'est le cas pour beaucoup d'autres journaux satiriques ou populaires, habitués tout d'abord à disparaître sous le joug de la censure, puis paradoxalement sous l'effet de la liberté ! En effet, si la loi de juillet de 1881 favorise l'émergence d'une presse quotidienne politique, économique et financière, en revanche la presse satirique perd de son intérêt et de sa virulence. Car il n'est désormais plus nécessaire d'avancer masqué, ni de recourir à la caricature et à la satire pour exprimer ses opinions...

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note : Hebdomadaire

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