description : Manchette illustrée d'un aigle portant la couronne impériale, survolant Lyon avec des éclairs entre ses serres. Cette illustration reprend les principaux éléments de la symbolique bonapartiste : « Napoléon vole comme l'éclair et frappe comme la foudre. » La gravure comporte également la devise : « Tout pour le peuple, tout par le peuple ». Annonces et publicités en dernière page.
aperçu historique :

L'Aigle se présente comme « l'organe des comités impérialistes lyonnais ». Une incongruité au premier abord, si l'on songe que ce titre, paru et disparu en 1884 pendant la belle époque de la Troisième République, plébiscite un régime disparu et qui ne sera plus jamais d'actualité politique. Cependant, en 1884, personne ne peut prédire que la Troisième République va durer 70 ans, surtout après un siècle d'instabilités politiques et de régimes successifs qui peuvent laisser espérer aux impérialistes un hypothétique retour à l'Empire.

L'Aigle est ainsi l'héritier d'une parole nostalgique, encore ancrée dans les périodes fastes de l'Empire. Dans un manifeste imprimé dans son premier numéro, L'Aigle s'adresse au peuple :

Compare ta situation actuelle, avec la situation que tu avais sous l'Empire (...). Sous l'Empire avez-vous jamais manqué de pain ? Avez-vous jamais souffert pareil écrasement des impôts ? Votre République a flatté vos passions, vous a tout promis et n'a rien tenu.

Les illustrations pleine-page en Une du journal critiquent ouvertement le gouvernement et ses ministres par des caricatures, et font une interprétation satirique de l'actualité politique. Le journal prône un retour à l'Empire, appelant les lecteurs désillusionnés par les promesses de la République à rejoindre les rangs des comités impérialistes lyonnais :

Si tous les mécontents et tous les désillusionnés viennent grossir nos rangs, demain l'Empire sera fait. (..) L'Empire qui fera fortes et respectées ces trois choses sans lesquelles un gouvernement n'est rien et ne peut rien : la Religion, la Justice et l'Armée !

Mais au final, l'Histoire donnera raison à la République et aux valeurs de la laïcité portées par les lois Jules Ferry. L'Aigle s'éteint en octobre 1884, 8 mois après son premier numéro...

source bibliographique
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note : Hedomadaire

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