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 75G                         ou ALLONS-NOUS'
  déments, de mitraillades et d'échafauds ; ce sont eux eulin qui invo-
 quent comme leur dernier espoir le glaive dominateur du czar Nicolas,
  et lui réservent le rôle de souverain régulateur de l'Europe. Croyez-
  vous que nous inventions ou que nous exagérions ? Lisez Y Assemblée
  Nationale !
     Mais cherchons un autre exemple. Après les lumières répandues par
  le XVIIIe siècle, après l'explosion de 1789, après cette succession de
 lois constitutionnelles, où depuis soixante ans, le pouvoir a fait à la
 liberté des parts plus ou moins restreintes, mais où le premier prin-
 cipe a toujours été la liberté de conscience, qui se serait imaginé
 qu'une école politique viendrait sérieusement présenter l'apologie de
 l'inquisition et glorifier les bûchers du moyen-âge? Certes, depuis bien
 des années, l'inquisition n'était plus qu'un texte à déclamations ré-
 trospectives de la part des ennemis du catholicisme, auxquelles ses
 fidèles répondaient avec grande raison qu'on ne peut pas rendre plus
justement la religion responsable des bûchers du moyen-âge, que la
 liberté n'est souillée par les échafauds de 1793 ; ils ajoutaient que le
 supplice des hérétiques avait été bien plus le crime des puissances po-
 litiques, que le fait de l'Eglise, de l'Eglise, dans laquelle des voix saintes
 et généreuses s'étaient, dans tous les temps, élevées contre la défense
 de ila Foi par le glaive séculier ; de l'Eglise, à laquelle, après tout, l'in-
 faillibilité n'a été promise que dans la sphère purement spirituelle, et
 qui, sur le reste, n'a pu que partager les erreurs et les opinions des
 siècles qu'elle a traversés. Eh bien ! aux yeux de l'école absolutiste et
 soi-disant catholique, dont le journal l'Univers est l'organe, cette dé-
 fense n'est qu'une lâche concession. L'inquisition ne doit pas seule-
 ment être expliquée, mais bien plus, quoi qu'en dise le prédicateur
 Lacordaire, très-suspect d'hérésie, elle doit être justifiée et louée ; on
 veut bien encore sousentendre rétablie.
    Mon Dieu .' ce sont là des extravagances que le gros du parti trouve
compromettantes, nous le savons bien. Mais, faisons attention qu'elles
sont au fond de toutes les restrictions, de toutes les compressions ou
réalisées ou projetées ; elles en découlent de la façon la plus logique.
Extravagances, soit ; inconséquences, non.
    Vous voulez très-sincèrement le gouvernement représentatif               à
condition qu'il ne descendra point au-dessous de la couche sociale à
laquelle vous appartenez. Nobles, le pays légal, c'est pour vous la no-
blesse ; bourgeois, c'est la bourgeoisie. Plus bas, vous ne trouvez plus
qu'ignorance, incapacité, indignité. Mais , vous qui avez conquis
des droits politiques en 1789, aviez-vous des raisons que ne puis-