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                           DES CONDITIONS


                                    DU




    RÉTABLISSEMENT DE LA CONFIANCE

                      ET DE LA STABILITÉ.




   Nous avons établi que la révolution de Février n'a,en résultat, ren-
versé que ce qui étaitébranlé, et détruit que ce qui avait une existence
fictive, mais que les véritables sources de nos richesses nationales, un
moment suspendues par les troubles inséparables de tout changement
violent, sont restées intactes, prêtes à verser sur nous de nouveaux
trésors de fécondité, aussitôt que nous ne serons plus stupéfiés par la
peur. Qu'on nous permette encore de rendre notre pensée plus claire
par une image. Les grandes commotions de la nature sont des crises
 par lesquelles elle renouvelle sa fertilité ; mais, au moment où elles
 éclatent et longtemps après qu'elles sont apaisées, l'épouvante a glacé
 tous les cœurs. Les forces libres de l'homme sont comme paralysées
par le spectacle de ces forces cachées et fatales qui tout d'un coup se
sont manifestées avec une majesté terrible. Puis, peu-à-peu l'homme
 se fait à des aspects inaccoutumés ; il pose le pied sur ces terres, les
dernières venues dans la création et récemment surgies du sein des
mers par une fermentation miraculeuse, et il finit, laboureur hardi,
par aller demander des moissons abondantes aux flancs couverts de
cendre, et jusqu'aux cratères des volcans éteints. Il en est ainsi des
révolutions, au moyen desquelles Dieu transforme l'humanité. Par-
tout, le mal sert d'enveloppe et de véhicule au bien ; partout, la généra-
tion ne peut se faire que dans la douleur.
   Ne craignons donc pas d'entrer dans les voies de Dieu ; ayons con-
fiance. Non, ce n'est point être dans les voies de Dieu que de nous
abandonner à ce pessimisme fataliste qui se désespère parce, qu'il ne
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