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248                      LA REVUE LYONNAISE

cérémonies d'usage pour la prise de possession du siège eurent été
accomplies, le nonce somma les chanoines suspects d'hérésie de
venir se disculper; et, comme ils ne comparurent pas, il leur enleva
leurs canonicats et leurs bénéfices ecclésiastiques.
   Ernest de Bavière, une fois élu, songea à chasser de ses états
Gebhard Truchsess et ses partisans. Trois mille Bavarois, envoyés
par son frère Ferdinand, vinrent rejoindre les troupes du Chapitre,
commandées par Salentin d'Isenbourg, et le secours espagnol amené
par le comte d'Aremberg, lieutenant du duc de Parme, Alexandre
Farnèse. Bonn était la principale place de guerre de Gebhard.
L'armée catholique vint en faire le siège.
   Pendant ce temps, les soldats de Truchsess ravageaient l'électo-
rat sous prétexte de le maintenir dans l'obéissance, et maltraitaient
surtout les catholiques, malgré la liberté de conscience promise par
leur souverain. Le 30 août 1583, le comte palatin, Jean-Casimir, se
mettait en chemin pour aller ravitailler Bonn. Dès le 2 avril, Gebhard
lui avait engagé l'électorat avec le droit d'en percevoir tous les reve-
nus, jusqu'à ce qu'il fût rentré dans ses frais. Leur accord dura peu.
Jean-Casimir se plaignait de ne recevoir ni places fortes, ni argent.
Sur ces entrefaites, il fut menacé par l'empereur d'être mis au ban
de l'Empire, s'il ne déposait pas les armes; et son frère, l'électeur
palatin Louis, mourut, laissant un successeur encore enfant. Presque
brouillé avec Gebhard et menacé par l'empereur, Jean-Casimir
saisit avec empressement l'occasion que lui offrait la tutelle de son
 neveu, et abandonna la cause de son allié.
   Les châteaux de Godesberg et de Poppelsdorf étaient déjà tombés
 au pouvoir de Farmée catholique. Bonn allait bientôt succomber.
 Les assiégés avaient assez de grains et de vin, mais ils manquaient
 de sël et de combustible. Or, l'hiver était venu. Les assiégeants, au
 contraire, vivaient dans l'abondance, grâce à l'argent qu'ils recevaient
 dé Rome et de la Bavière.                                  :
    Cependant deux partisans de Gebhard, Eitel Heinrich, bâtard
 de Brunswick, et le comte de Nuenar, avaient réussi à enrôler
 5.000 hommes dans la basse Allemagne; Ils se hâtèrent,de marcher
 au secours de Bonn. Mais, comme ils traversaient la rivière de