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SARAH BERNHARDT ET L'ŒUVRE DES FOURNEAUX 235 de l'éclairer gratuitement. Nous demandâmes à M. Lockroy, tuteur des petits-fils de Victor Hugo, la remise des droits d'auteur, à M. Porel, directeur du théâtre national de l'Odéon, un don Salluste de Bazan, à M. Dufour, directeur des théâtres municipaux, une chanteuse, des acteurs, des figurants et des décors, à M. le général Davoust, duc d'Auerstaedt, gouverneur de Lyon, une musique mili- taire. Nous nous sommes adressé à tout monde. Nous avons solli- cité tout le monde. Personne ne nous a refusé. Toutes les entrées de faveur ont été rayées. M. le Préfet du Rhône et M. le Gouverneur de Lyon ont payé leurs loges. Les jour- nalistes ont payé leurs fauteuils. Il n'y a pas une seule place qui n'ait figuré en recette sur la feuille de location. Les artistes ont fait l'aban- don de leurs cachets. M. Guimet, décorateur du théâtre Bellecour, a brossé, pour l'amour de l'art et des fourneaux économiques, un portrait en pied du roi Charles II, une madone, une cheminée du temps de Philippe II et d'autres accessoires. M. Delaroche a im- primé gratuitement les affiches et les programmes. Les fleuristes ont travaillé au rabais. La représentation a eu lieu dimanche, 11 octobre, à une heure trois quarts. Deux des grandes loges d'avant-scène sont occupées, l'une par M. le Préfet du Rhône, Mme et M1Ie Massicault, l'autre par M. le Gouverneur de Lyon et Mme la duchesse d'Auerstaedt; une baignoire par MM. Jandin, président du Tribunal de commerce de Lyon, et A. Léger, ingénieur, président et secrétaire du Comité de direction de l'Œuvre des fourneaux; d'autres par d'autres membres du Comité. Tous les journalistes de Lyon sont aux fauteuils. Beau- coup de fauteuils, de loges et de baignoires restent malheureusement vides. Le mauvais temps a retenu à la campagne beaucoup de familles encore en villégiature. L'a conférence de M. Paul Leroy- Beaulieu, qui a lieu en même temps, au Casino, nous enlève des élec- teurs. Du reste, les quatre galeries sont pleines. C'est une consolation. Les musiques militaires ouvrent le spectacle, d'abord celle du 38 e de ligne, puis celle du 16e, puis les trois musiques réunies des 160, 38 e et 75 e , car M. le Gouverneur de Lyon, auquel nous avions demandé une musique, nous en a envoyé trois pour mieux faire.