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52 LA REVUE LYONNAISE En 1877, il avait publié une pièce assez rare : Le roi des Cavernes, drame, histoire véritable mise en dialogues mêlés de récits, par A. Roussetti de l'Arche. Lyon, Brunellière, 1877, in-8°, 52 pp. Cette brochure, sans importance et même d'une grande faiblesse, devait, dans l'esprit de l'auteur, rappeler nos malheurs de 1870. Le nom des acteurs de cette pièce en dira plus que nous : Manuelli, roi d'un jeune royaume ; Tambourisko, le roi des cavernes ; Algarinska, la reine des cavernes ; Guillaumstrac, roi d'un grand pays ; Bisberk, son ministre ; de Molkemburg, général de Guillaumstrac. Nombreux soldats. Nous citons cette pièce malheureuse pour être complet, tout en étant triste de la voir signée du nom de notre ami. On a trop parlé de la Société des intelligences, des Bonnets de coton, ou en dernier lieu des Inutiles, dont il était l'âme et la vie, pour que nous y revenions. Tous les journaux, toutes les publications, depuis quelques jours, ont cité ces réunions mensuelles, qui dînaient un peu partout, mais surtout au Pavillon Nicolas, au prix arrêté de trois francs par tête; qui accueillaient avec brio les artistes de pas- sage, et qui avaient imposé, dans le règlement, qu'on aurait beau- coup de gaieté et beaucoup d'esprit. Chose rare, pour un règlement, celui-ci ne fut jamais violé, et Alexandre Dumas, lui-même, le grand Alexandre, tombé un jour au milieu du Cénacle, trouva des langues si bien affilées, des ripostes si vives, une gaieté si folle et de si bon aloi qu'il fut obligé de déclarer à ses quarante amphytrions qu'on n'était pas si sot en province qu'il l'avait cru, et qu'il avoua franche- ment, au dessert, qu'il s'était royalement amusé. Ce jour-là , il y avait eu un large extra. Et Rousset tenait toujours les livres avec une imperturbable fixité. En 1840, il avait été reçu membre de la Société littéraire, dont il était devenu bien vite le trésorier. Depuis la même époque, à peu près, il était secrétaire du Dispensaire, et ce poste de confiance et