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                                  JACOB RICHIER                                  3 53

                               EQVESTER
       HAEC AENEA STATVA MARTIS ORA FERENTI
               AD VIVVM EXPRIMITVR
          ANNO MDCXII ( i ) AET- LXXVIII (2).

   Cette fière figure est-elle aussi de Richier? Cela est presque cer-
tain.
   Lesdiguières est venu à Vizille dans cette année 1622; il avait
abjuré la religion réformée, il venait de recevoir le bâton de conné-
table et le collier de l'ordre du Saint-Esprit. Son historien, Louis
Videl, rapporte que « il y fut receu (à Vizille) par les habitans, avec
beaucoup de solemnité. Jacob Richier, son sculpteur, et l'un des
plus excellens de son art, n'y ayant pas épargné la gentillesse de ses
inventions, en plusieurs sortes d'ouvrages. » (3)
  Le maréchal confia à Richier l'exécution du tombeau de sa pre-
mière femme, Claudine de Bérenger, morte en 1608, et fit faire de
son vivant son propre tombeau par le même Richier. Les deux tom-
beaux furent érigés dans la chapelle du château des Diguières. (4)
  « Tout l'ouvrage, » dit Louis Videl, en parlant du tombeau du
connétable, « est porté sur un Piédestal de Marbre noir, enrichy de
quatre basses tailles de Marbre blanc, représentant la prise de Gre-
noble, la bataille de Pontcharra, le combat des Molettes et la prise
du fort de Barraux. Au-dessus, est élevé un vase ou tombeau de
Marbre noir, soustenu par deux Chérubins de Marbre blanc, où



   (1) L'inscription présente une inexactitude : la statue fut faite en MDCXXII.
   (2) Nous avons donné les dernières lignes de l'inscription d'après la copie qu'en
a prise le régisseur du château de Vizille. On trouvera cette inscription dans
Y Album du Dauphiné, par Cassien et Debelle, tome II, 1836, page 178.
   (3) Histoire du connestable de Lesdiguières, par Louis Videl, secrétaire dudil connes*
laile. 2« édition, M.DC.XLIX, livre XI, chap. v, page 758. La première édition
a été publiée à Paris en 1638.
  (4) Le château des Diguières, et, par corruption, de Lesdiguières, était situé au
hameau de ce nom, dans le bas Champsaur, dans la commune actuelle de Glaizil,
canton de Saint-Firmin, arrondissement de Gap (Hautes-Alpes), Le château est à
présent en ruines.
            N° 53. - Mai 188;.                                        23