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                          QUELQUES LYONNAIS                          3O9

 simplement, sincèrement et sans ostentation vers Celui qui ne trompe
 jamais et assure la vie réelle, celle de l'éternité. Il est mort en chré-
 tien. Cette fin si digne, si catholique étonna peut-être le monde qui
 l'avait mal compris, mais ne surprit pas ses amis intimes.
    En présence de la niaiserie croissante du monde qui s'amuse,
 M. de Chaponay s'était laissé attirer par l'apparence de scepticisme
 et la verve ironique des écrivains du xvic siècle. Rabelais et Mon-
 taigne n'étaient pas des libres penseurs dans le sens attaché mainte-
 nant à cette qualification, mais ils avaient horreur des lieux com-
muns, des vaniteux ignorants, des cervelles vides et des fausses
 apparences. Comme eux, M. de Chaponay frondait la tourbe élé-
 gante, et l'on prenait pour de l'impiété ce persiflage adressé à des
vertus de parade. Au fond, son âme généreuse comprenait le catho-
licisme dans sa pureté et non dans un mélange hybride de pratiques
 exagérées et d'une vie sans pensées et fort peu chrétienne. Il y a près
de trente ans, il publia un article d'une haute portée et fort ortho-
doxe sur Y Imitation, et jamais il ne songea à faire sa pâture habituelle
de la littérature de paccotille qui nous déborde. Donc, désillusionné,
si toutefois il eut jamais des illusions complètes, il revint naturelle-
ment aux conséquences pratiques de la foi de ses pères. Il revint au
Catéchisme. Tout est dans ce livre, comme dans limitation, tout, sans
commentaires oiseux, sans raffinements inutiles, sans nouveautés
puériles, dissonnances avec la sublime concision de l'Evangile. Ainsi
il s'est éteint, sans murmure contre les terribles épreuves de la souf-
france physique; et, transformée par un retour à la vraie voie, son
âme devançait l'instant de sa séparation, entrevoyait le ciel, et sa
bouche n'avait plus pour ceux qui l'entouraient que des paroles
affectueuses et résignées.


                   FRANCISQUE ALDAY
  J'ai trouvé dans la Chronique illustrée, journal de Paris, du 31 mai
1873, l'article suivant sur un artiste bien connu à Lyon, le dernier
des quatre frères. Alday, lesquels, ainsi que leur père, représentèrent
pendant longtemps et avec succès l'art musical dans, notre ville.