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282                      LA REVUE LYONNAISE

vénérables restes d'une bibliothèque si opulente, je trouvai les
manuscrits de ces Commentaires sur parchemin, offrant les carac-
tères et les marques de la plus haute antiquité. « Tum multa ostendi
« pietatis antiquae monumenta, tum vero prœcipue Bibliothecam
« opulentam quam cum studiose lustrassent offendi commentarios
« Ruffi notis et caracteribus qui summam antiquitatem prae se ferent
« descriptos et membranis (propre inodum exeris ac ipsa vetustate
« et situ attritis commendatos). »
   Tous les manuscrits retrouvés par Antoine d'Albon dans les ruines
de l'Ile-Barbe furent transportés à Lyon au palais archiépiscopal, et
ils y demeurèrent jusqu'au jour où la Révolution les y prit pour les
jeter sur le tas de livres qu'elle avait enlevés aux maisons religieuses
et qui se trouvaient amoncelés dans les grenier du ci devant Claus-
tral Saint-Pierre. Ils y demeurèrent dix ans exposés à toutes les
intempéries sous les toits du Claustral troués par les bombes de la
Convention. Vers 1803 seulement, M. Delandine, alors bibliothé-
caire de la Ville, put les retirer de ces galetas et les transporter dans
la bibliothèque de l'ancien collège de la Trinité. « Je recueillis
soigneusement, » dit-il, dans la préface de son Inventaire des manus-
crits de la Ville, « ces manuscrits et ces restes vénérables qui offrent
 encore les traits de l'antique écriture carlovingienne, ainsi que la
preuve de la magnificence de Charlemagne et de son affection pour
notre ville. »
   Mais la plupart de ces manuscrits ne nous étaient connus que par
leurs titres souvent très fautifs, sous lesquels M. Delandine les avait
inscrits sur son Inventaire imprimé de la Bibliothèque de la Ville, et
personne ne s'en était occupé. Ce n'est qu'en 1880 que M. Léopold
Delisle eut l'heureuse pensée d'en étudier un certain nombre et de
publier l'étude qu'il en a faite.
   Il a examiné tour à tour, comme avec une loupe, chacun de ces
 19 volumes, après les avoir rangés par ordre chronologique, d'après
le genre et la forme de leur écriture ou d'après d'autres indices non
moins certains. Il est résulté de cette classification que neuf volumes
datent des vie et VIIe. siècles.
   Ce sont ;