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LE SALON DE 1885 139 lutinant la fille d'auberge qui le sert a inspiré au même artiste une toile assez gaie et bien vivante (156). Le Babillage de M. Félix BAUER (50), froid et terne avec ses teintes de tapisserie antique, ferait ressortir, s'il en avait besoin, la petite toile de M. EBNER placée à côté. Il y a, dans ce coin de marché inti- tulé le Bavardage (258), une vie incroyable; on voit tout ce petit monde de commères se remuer autour des étalages, et on entend leur interminable babil; ajoutez à cela que la couleur est excellente, d'harmonie et d'éclat, et vous ne serez pas étonnés que ce tout petit tableau soit une des Å“uvres intéressantes du Salon. M. BARRIAS me permettra de ne pas parler, par respect pour lui, de son Aumône à Venise (48). S'il a voulu prouver que le bois flotte sur l'eau, il a perdu son temps; tout le monde s'en doutait déjà . M. MIRALLÈS ne nous apprend rien non plus de bien nouveau avec sa Parisienne (420), dont tous les journaux de modes de l'an passé nous ont donné le costume; ni M. DE LA BRÉLY, dont les projets de panneaux décoratifs sur l'Amour en Bouton, en Fleur, en Grain et en Fruit (104), rappellent un peu trop les primes en chromo du Tapioca universel; vieux sujets que de piquantes dénominations sont suffi- santes à rajeunir. J'en aurai fini, je crois avec la peinture de genre, quand j'aurai signalé la Curieuse de M. David OYENS, l'éternelle Fanfare de M. An- toine BAIL (32), la Toilette de M. Léon GLAIZE (283), le tableau demi historique de M. HILLEMACHTÃR: fenner faisant ses premières expé- riences de vaccine (311), et les Correcteurs de l'imprimerie Plantin, de M. Van der OUDERAA (606). J'aurais bien cependant quelques critiques à adresser à M. LOUBET, dont la Marchande de violettes est une excursion malheureuse en dehors de son atelier (391), mais j'aime mieux m'arrêter que de commencer à dire des choses désagréables. Elie VALLENAS. (La fin au prochain numéro.')