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u6 LA REVUE LYONNAISE au contraire, il est ainsi absolument semblable à toutes les versions qu'il indique. Une reste donc qu'une seule variante : l'aigle d'or de Chaussonnet et de Guichenon, et l'aigle d'argent de Menestrier. J'avais adopté l'opinion de ce dernier, parce que le célèbre héraldiste était plus rapproché du temps des Pillehotte, beaucoup plus savant et éclairé que le dessinateur officiel du xvm e siècle, et enfin parce que les gra- vures de l'Eloge historique, plus grandes, mieux gravées et accompa- gnées d'un texte, écartaient le soupçon d'erreur qui pouvait être élevé contre le coloriage à la main des mauvais bois de Chaussonnet. Telles furent mes raisons. N'étaient-elles pas judicieuses? M. Vingtrinier a suivi le même parti, mais sans alléguer aucun motif; il a joué à pile ou face et il est tombé... à côté de la vérité ; en prononçant au hasard et les yeux fermés, il s'est trompé tout aussi bien que moi avec mes belles inductions. C'est Chaussonnet qui a raison, l'aigle est d'or. Ou plutôt, ce n'est pas Chaussonnet, c'est l'auteur qui a servi de guide à tous ceux qui ont donné ce blason, et que j'avais moi-même consulté, mais, comme le P. Menestrier, avec une attention insuffi- sante. Cet auteur, auquel M. Vingtrinier aurait pu recourir, au lieu de se perdre dans l'analyse des écrivains de seconde main, est le P. de Bussière, dans sa Basilica lugdumnsis, ouvrage pour ainsi dire officiel, et le premier recueil qui ait été publié des armoiries du Consulat lyonnais. Les planches du. P. de Bussière ne sont pas accompagnées de légendes héraldiques, mais les hachures indicatives des émaux y sont tracées avec soin; or, dans le blason des Pillehotte, l'aigle du chef laisse très clairement voir le pointillé qui désigne l'or. Le pro- blème est donc résolu et ces armes doivent définitivement être fixées ainsi : D'argent au lion de gueules, taure de sable, au chef d'azur chargé d'une aigle d'or entre deux étoiles d'argent. Puisque j'en suis à ce sujet d'insignes, je désirerais soumettre à M. Vingtrinier plusieurs doutes que je le prie de vouloir bien éclair- eir, sinon en compensation du soin que j'ai pris de résoudre la dif-