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                            ACHILLE GAMON                           105

du Velay, c'est-à-dire d'Annonay à Villevocance et au Puy, lequel
chemin fut fait en 1560 (1).
   En 1567, la maison d'Achille Gamon, qui était située sur la place
des Cordeliers, et qu'il avait fait bâtir « à chaux et à sable » l'année
précédente, eut beaucoup à souffrir d'une inondation. L'eau de la
rivière Deome débordée recouvrit toute la place et renversa les murs
adjacents. Il y en avait un pied au premier plancher de la maison
de Gamon. Celui-ci fut obligé de se retirer dans le pigeonnier, au
fond du jardin, et ensuite à la Reclusière où « il fut aussitôt entouré
de quatre pieds d'eau, etses deux chambrières y restèrent demi-heure
que dura la grande crue. Cette inondation fut d'autant plus
extraordinaire qu'il y avoit eu peu de pluie, mais de forts tonnerres
et éclairs. »
   Le Livre-Raison ne contient rien sur les terribles épreuves par
lesquelles passa la ville d'Annonay en 1562 et 1568. Il semble avoir
été écrit seulement à partir de 1574, ce qui permet de supposer
l'existence d'un précédent Livre-Raison, disparu lors des événe-
ments de cette année pendant laquelle, on le verra, la maison
d'Achille Gamon fut brûlée.
   Notre historien maria, au début de cette même année, sa fille
Blanche, âgée de quatorze ans, à Me Pierre Gautier, de Boulieu, en
lui constituant une dot de deux mille livres. Blanche de la Rivoire
constitua de plus, à la fiancée, mille livres, suivant la charge qu'elle
en avait reçue, disait-elle, de feu son mari, mais elle n'était, en
réalité qu'un prête-nom, et les mille livres étaient fournies par le
père, « qui, pour éviter tout bruyt envieulx, ne vouloit estre veu
constituer si grand dot excédant sa portée. » Achille se rappelait
sans doute le mot de Cicéron : « Ma maison d'Albe me poursuit. »
On peut supposer aussi que, s'il maria sa fille si jeune, il y fut
déterminé par le désir de lui assurer promptement un protecteur
dans la situation critique où se trouvait alors le Haut-Vivarais. On
nous saura gré, pensons-nous, de reproduire intégralement les notes



  (1) Mémoires de Chomel.