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                            ARCHÉOLOGIE LYONNAISE                                87
 pecteur général des Bibliothèques, le trop tristement célèbre Libri,
 carbonaro italien, chassé de son pays. En étudiant nos manuscrits
 carolingiens, il ne put manquer de remarquer ce Pentateuque, et il
 commit le crime de le dépecer, et de s'en approprier le titre final de
 l'Exode, le texte du Lêvitique et des Nombre, et le titre initial du
 Deuiéronome qu'il alla vendre à Londres au célèbre collectionneur
 lord Ashbumam, lequel les fit imprimer.
    M. Léopold Delisle, membre de l'Institut et directeur de la
 Bibliothèque nationale, ayant eu occasion de voir, à Londres, les
 originaux des parties desmms lyonnais volés en 1841 (2) par Libri,
soupçonna, en 1878, que le reste du Pentateuque que Libri avait
 bien voulu ne pas emporter pouvait se trouver dans un volume
 manuscrit de la Bibliothèque de Lyon, n° 54, portant le titre de
Btblia latina que j'avais signalé au ministre de l'Instruction publique
dans un Rapport imprimé aux frais de la ville en 1878, sur la Biblio-
thèque de Lyon. M. Léopold Delisle, pour mieux s'en assurer, vint,
lui-même, à Lyon, en octobre 1878, et l'examen du volume justifia
ses soupçons. Lyon possédait réellement le célèbre Pentateuque du
vie siècle. M. Léopold Delisle fut autorisé à l'emporter, à Paris, et, dès
le mois de janvier, il fit à l'Académie des Inscriptions une communi-
cation des plus intéressantes sur ce volume mutilé. Plus tard, il
publia une notice sur ce même ouvrage, et enfin il voulut bien me
permettre de reproduire ce travail si savant et si complet, dans un
volume des Mémoires de la Société littéraire de Lyon (1879). Ajou-
tons que M. Léopold Delisle a eu la gracieuse attention de laisser



Genèse. Il vient de la bibliothèque des comtes de Lyon, et paraît avoir été tiré de
celle de l'Ile-Barbe, mise sous la direction de Leidrade, bibliothécaire de Charle-
magne. »
   C'est sans doute aux inexactitudes de cette description, dit M. Léopold Delisle,
qu'il convient d'attribuer le trop long oubli dans lequel est resté ce manuscrit. Il
était difficile de supposer qu'un livre annoncé comme copié vers 850, en écriture
carolingienne, était un texte en onciales du vie siècle.
   (2) Je prépare, en ce moment, une étude sur les vols commis dans les Biblio-
 thèques publiques et les Archives de Lyon.