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84 LA REVUE LYONNAISE En 1307, on attachait encore ainsi des livres dans la cathédrale, car alors on rencontre, entre autres, le chanoine Jean de Civrieux lequel, en donnant à son église un Psautier, écrit dans son testa- ment : « Voluo quod, prope tumulum meum, una cathedra ligetur cumuna cathena ferrea, et ligetur unum Psalterium cum dicta cathedra cum alia cathena ferrea, in qua cathedra legensPsalterium sedebit, et semper habebit paratum Psalterium(i) ». (Obituairesde Saint-Jean). Pour mieux assurer encore leur conservation, et montrer le cas que les donateurs en faisaient, ceux-ci les déposaient ordinairement sur l'autel comme des choses sacrées. Adalard, évêque du Puy, en 919, offrit un recueil des Conciles généraux et des Décrétales à l'autel de Notre-Dame du Puy. Saint-Maieul, abbé de Cluny (2), ayant fait copier le commentaire de saint Ambroise et celui de Raban Maur sur Jérémie, en fit don, de même, à son abbaye, en les mettant sur l'autel Saint-Pierre, vers 994. (Hist. litt. de la France T . VI). A Lyon, on possède encore un manuscrit ainsi offert, au ixe siècle, par saint Agobard, archevêque de Lyon, à l'autel Saint-Etienne, alors église métropolitaine. C'est un livre des Evangiles sur vélin, en beaux caractères carolingiens avec des lettres onciales, à cha- cun des chapitres. On suppose même que ce manuscrit a été entiè- rement écrit de la main de ce prélat. On voit, à la tête du livre, la dédicace que l'auteur en fit, selon l'usage du temps, à l'autel de son église. qu'on enchaîna^ dans le chœur, devant la place du bibliothécaire. « Item fecit gra- duale quod est incatenatam in choro coram armorio. » (Invent, des manuscrits de laBibl. nat., fonds de Cluny, par M. Léopold Delisle. Paris, 1884, p. 6.) (1) On trouve, aussi à la même époque, Villelmus, précenteur, qui donna à son église un autiphonaire avec sa chaîne. (2) A l'une des pages de ce volume de 160 feuillets, on lit la mention suivante: « Liber oblatus ad altare Sancti Pétri Cluniacensis ccenobii ex voto domini atque reverendissimi Maioli abbatis. Si quis illum a jam dicto loco abstraxerit, seu furtim abstulerit, sit anathematha, et dicat omnis populus : fiât, fiât, fiât. Amen, amen, amen. » (Inventaire des man. de la Biblioth. nat., fonds de Cluni, par Léopold Delisle. Paris, 1884, p. 44.)