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SONNETS 55 III APRÈS LA LECTURE DU SONNET DE M. SOULARY INTITULÉ : RÊVES AMBITIEUX « Tout bonheur que la main n'atteint pas nest qu'un rêve; » — Poète, tu l'as dit dans un nombre divin, Mais pour moi de tes vers le miel découle en vain : Hélas ! j'ai le dégoût de tout ce qui s'achève. De l'amour n'as-tu pas connu le lendemain ? Le désir assouvi, puis le remords sans trêve ? Le lys frais ne laissant qu'une tige sans sève ? Le sentier tout fleuri se changeant en chemin Triste et fangeux ? En tout, il n'est de bon que l'aube, Les désirs, les espoirs, ce qui fuit, se dérobe : Le seul bien véritable est dans ce qui n'est pas. Prends la réalité, réserve-moi le songe : D'embrasser le néant, à la fin, je suis las ; Tout bonheur que la main peut saisir est mensonge ! PUITSPELU.