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720                        LA REVUE LYONNAISE




        Là CROES D'AUBANÈL                                 LA CROIX D'AUBANEL
                                                      Sur l'air : Nous les bons provençaux.
                                                                                  MISTRAL.


        Per tu, nouvel chivaliè,                       Pour toi, nouveau chevalier, qu
        Qu'as la crous au pitre,                     a la croix à la poitrine, chacun, qu'il
                                                     soit grave ou évaporé, chante son
        Cadun, grave ou timbaliè,                    chapitre Car tu es l'ami brillant
          Ganto soun chapitre.                       après qui l'on a fait la croix, et dis-
       .Car siès l'ami tant courous                  nous où se trouve un plus fier artiste!
       Qu'après tu s'es fa la crous,
        E digo mounte isto
       Un pu fier artisto !

       Aro dins l'eternitaj                            Maintenant dans l'éternité la Cause
                                                     est entrée; notre sainte Trinité, on
       La Gauso es intrado ;                         nous l'a consacrée : « Adore, b" feli-
       Nosto santo Ternita,                          bre, en croix, le Père i et son Fils-
       Nous l'an counsacrado :                       Venteux2, et puis l'Amour-même
       « Adoro, o felibre, en crous                  Aubanel qui brûle! »
       Lou Paire e soun Fil-Aurous,
       E pièi l'Amour-mèmo,
       Aubanèl que crèmo ! »

       « Mariano, fan blancs e blus,                    « Marianne, prétendent blancs et
                                                     bleus, gâte toute chose. » Aubanel,
       Gasto touto causo. »                          ils ne le diront plus, puisqu'elle et
       Aubanèl, lou diran plus,                      pose, qu'elle te pose cette croix, qui
       D'abord que te pauso,                         de ton principe altier est le noble
       Que te pauso aquelo crous                     signe, ô chrétien insigne!
       De toun principe auturous
       Qu'as lou noble signe,
       O crestian insigne !

       E vaqui que ta Venus,                           Et voilà que ta Vénus, détachant
       Destacant la veto                             le petit ruban qui teint couleur de
                                                     sang son nu blanc, souriante et ac-
       Qu'eusaunousis soun blanc nus,
                                                     corte, fait un nœud rouge à la croix
       Risènto e braveto,                            de son felibre ardent ; et la grande
       Ganso de rouge la crous                       payenne t'ensorcelle déplus en plus.
       De soun felibre arderous ;
       E la grand pagano
       Mai-que-mai t'engano !

       Toutes dison : « Grous, riban,                   Tous disent : « Croix, ruban, ce
       N'es que bagatello ! »                        n'est que bagatelle! Puis combien
                                                     montent sur le banc pour décrocher
       Pièi quant montou sus lou banc                l'étoile!... De leur vie c'est là la
       Per crouca l'estello!...                      croix (le tourment); ils ne savent

    i Chanson chantée au banquet offert à Montpel-
                                                       1
lier, à Th. Aubanel pour son entrée dans la Légion         RoumamUc.
                                                      2
d'honneur                                                  Aubanel.