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514                  LA REVUE LYONNAISE
      Jugez, mes chers lecteurs, si la pauvre brebis
      Mérite bien l'estime de tout temps établis. »

  Si vousy prenez intérêt, passons à une autre pièce :


                     L ' U T I L I T É DU COCHON.

      « Je m'en vais vous chanter peut-être assez mal
      Un de nos quadrupèdes qui a l'air si brutal,
      Si sale, si vorace, vivant de tous les mets,
      Fructivore, herbivore, mais il en faut assez.
      Il n'est pas difficile sur aucun ustensile,
      Quand il est en santé tout mets lui est servile.
      Mais si vous le lavez d'une eau claire et pure,
      Il se trouve offensé, la preuve en est bien sûre ;
      Il cherche en même temps le plus sale bourbier,
      S'y couche volontiers comme en un solombrier.
      C'est l'animal gagnant qui gagne en peu de temps
      Plus que nul quadrupède n'en peut pas faire autant,
      Et c'est pour cela qu'on l'appelle le gagnous,
      Et les autres le porc, tous ces noms sont de nous...
      ... Il n'est pas de maison à la campagne, en ville,
      Qui n'ait pas du cochon pour quelque mets servile,
      Qui dans toute sa vie ne fait rien qui soit bon :
      Mais quand sa mort arrive c'est un vaillant champion.
                     Saint Antoine, écoute donc,
                    Lève un peu ton capuchon
                    Pour entendre, nous dit-on,
                     L'utilité du cochon. »

   Eh bien! lecteurs, que pensez-vous, sur échantillons, de l'œuvre
de Jean Rozier ? Quel dévergondage d'idées et de sentiments ! Quel
style jamais correct, souvent inintelligible ! Toutes les règles de
la prosodie et de la métrique sont violées ici, témoin ces vers trop
longs ou trop courts, ces césures et ces élisions absentes, ces vers
léonins, ces rimes fausses, criardes, amoncelées sans ordre, ajus-
tées sans goût, amenées sans raison. Le français, si français il y