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                          LA RKRNARDA-BUYANDIRI                                               485

                                        BOMBIROLET

      Avoy ma man goba & ronneuza,
      le l'y voulou donna vna tella plamuza ('),
      Que de huict iour y ne cogneitra pa                                                     I90
      Lou visajou que l'a frappa.
                                         BERNARDA

      Vou dite prou, mais vous ne faite ren,
      Que ne tua vou cely voren,
      Que chasse la Devoidy, & me vou violonna,
      Si vou ne l'y couppa lou na.                                                            i<>5
                                   BOMBIROULET             (sic)

      Ne vous laissi pas ren couvri
      De le chausse de cell'ouvri ;
      Vous savi ben qu'il et mal sin,
      Et pourret ben peut-estre vous donna lou farsin.
                                         BERNARDA

       Qu'y secoùaize ailleur se breye,                                                       200
       le me passeray ben de semblable livreye,
       Vou t'y m'apelourda de quoque chauda pissi.
       le l'y iouyrin ben una plus ruda pissi.
                                        BOMBIROLET

       Que l'y pourria-tu faire, si l'avet vieu vn' ouvriri !'2'.                                 *^     "
       Il apprendret la rua de la balla Courdiri ^\                                           205 (jfi-\>-
  (1) Avec ma main difforme et câleuse, je veux lui donner un tel soufflet qu'il ne reconnaîtra
pas de huit jours celui qui l'aura frappé. Une ptamu^a, c'est proprement un coup de poing qui
aplatit le museau.
   (2) Lisez : « Que ly pourria-tu faire, s'il avet vieu un' ouvriri ».
   (3) Cette rue était ainsi nommée de Louise Charly dite Labé, surnommée la Belle-Cordière.
lyonnaise aussi célèbre par ses talents et son esprit que par sa beauté. Née vers 1525, elle
mourut en 1566, laissant à la postérité des œuvres en prose et en vers qui ont été souvent
réimprimées. Le rôle qu'elle joua à l'époque de la Renaissance lyonnaise ne fut point sans
éclat. Elle eut, cela va de soi, ses détracteurs et ses admirateurs, les uns et les autres également
passionnés; parmi les derniers et au premier rang, il convient de citer Maurice Scève, l'ami
d'Etienne Dolet et cft Clément Marot. Sur Louise Labé, voyez les ouvrages suivants : Cochard,
Notice biographique imprimée en tète des Œuvres de Louise Labé, Lyon, Durand et Perrin
 1824. — Bréghot du Lut, Notice sur la rue Belle-Cor-Mire et Nouveaux mélanges biographiques et
 ittéraires, Lyon 1829-1831 ; Catalogue des lyonnais dignes de mémoire ; A. Péricaud, Notes et docu-
mentspour servir à l'histoire de Lvon, sous l'année 1566.