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444                      LA R E V U E LYONNAISE
    « Et si j'ai qualité pour prendre la parole ici, si j'ose le faire, c'est que je me
 sent soutenu dans mon insuffisance, par cette association Méridionale puissante
et déjà glorieuse, leFélibrige, qui aime et parle la langue du peuple du Midi, la
langue du soldat qui nous défend et du laboureur qui nous nourrit.
   « Merci à la ville de Muret d'avoir élevé ce monument et de nous avoir admis
à nou3 associer à sa pieuse pensée. Grâce à elle, le passant, le voyageur que les
trains emportent, se rappelle que ces champs sont consacrés par un grand sou-
venir et ne sauraient être regardés avec indifférence, que là moururent des
patriotes intrépides dont les os même n'existent plus.
    « Français du Midi, il regardera avec un respect ému ce sol sur lequel furent
moissonnés ses pères.
    « Français du Nord, il sentira peut-être dans ses yeux une larme pareille à
celles qui honorèrent Montfort devant le corps dépouillé de don Pedro, et tous
deux prouveront que Dieu a bien fait pour l'honneur et la gloire de la Patrie
commune, en unissant étroitement les descendants des deux races héroïques qui
combattirent en face l'une de l'autre à Muret, et qui depuis combattent côte à côte
 et à jamais !
    « Honneur aux vaincus! Paix, concorde et gloire à tous ! »
   En résumé, fête très patriotique, très populaire surtout, et où la question
religieuse n'a pas soulevé le différend qui était à craindre.
                                                    PAUL MARIÉTON.