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LYON MILITAIRK SOUS LOUIS XIV 391 négligé. Henri IV jugea à propos d'y mettre une petite garnison, et le cardinal de Lyon, qui était frère du cardinal de Richelieu, en céda la propriété au roi moyennant cent mille francs qui furent employés aux maisons de l'Archevêché. La garnison était composée d'un capitaine, d'un lieutenant, d'un sergent et de trente hommes. Voilà ce que dit Lambert d'Herbigny, écrivain du dix-huitième siècle, de l'arsenal et des travaux qui s'y faisaient vers 1700 : « Le roy a un arsenal dans Lion; le sieur Dinom, lieutenant d'ar- tillerie, y commande ; la rivière de Saonne venant à battue au pied de ses murailles, il est commode pour l'embarquement des munitions sur le Rhosne et sur la Saonne. Au surplus les magazins n'en sont ny grands, ny assurés ; ils sont trop exposés aux accidents des maisons voisines. « Il y a dans l'arsenal une raffinerie de salpêtre dans laquelle il a été reçu pendant la guerre ' 140 milliers brut venant de Lionnois, Dauphiné, Bresse, Bugey, et Savoye. Il n'y a que trois salpêtrières dans le Lionnois qui en fournissent encore cinq milliers. La ville de Lion n'en fournit point parce que dans la montagne les terres sont mêlées de soufre et de vitriol; dans le bas elles sont lavées par les eaùes des deux rivières qui, presque tous les ans sont débor- dées, et les bâtiments étant de pierre dure avec chaux, on ne saurait rien tirer des démolitions. » On sait d'autre part que le marquis de Saint-Chamond, lieutenant général de la province et chevalier des ordres du roi, ayant eu la permission de fortifier son château de Saint-Ghamond, y fit faire des défenses considérables composées, disent les manuscrit du temps, de cinq bastions, de courtines, fossés ; les bastions, ce qui est rare à cette époque, étaient recouverts de pierres de taille. Lambert d'Herbigny, citant ce château, y signale une sorte de redoute en forme d'M, qui, dit-il, n'a pu être terminée. Nous ne parlons ici du château du marquis de Saint-Chamond que pour mémoire, puisque, très éloigné de Lyon, il ne pouvait en aucune façon contribuer à sa défense. A l'époque qui nous occupe le maréchal de Villeroi était gouver- neur général de la province. Ce gouvernement était dans sa maison 1 Les dernières guerres de Louis XIV.