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10                       LA REVUE LYONNAISE
parisienne, tant il lui'a été aisé de s'accoutumer ici et lant elle s'y porte bien.
J'en puis dire autant de moi. Adieu, j'aurai soin de vous faire tenir règlement
tous les six mois vos dix-huit francs. Nous vous souhaitons toutes sortes de béné-
dictions tous tant que nous sommes. Mes compliments au R. P. Quillot. Je suis
votre affectionné père.
                                                    DE LA MONNOYE.




                                        V
                                                    A Paria, le 3 d'août 1712,
   Je serois très fâché, mon fils, de vous retenir malgré vous en quelque lieu que
ce fût. Ce n'a pas été à ma sollicitation que vous avez quitté Bar-sur-Aube, et
quand vous y seriez retourné sans ma participation, pourvu que c'eût été de
l'agrément de vos supérieurs, je n'y aurois pas trouvé à redire. Il est vrai que
le R. P. Lachère vous ayant fait l'honneur de vous inviter à Dijon, j'aurois bien
souhaité que le séjour ne vous en eût pas sitôt déplu. Mais comme on ne doit pas
forcer son génie, que votre inclination vous appelle à Bar-sur-Aube, que les rai-
sons même, sur lesquelles vous vous fondez pour cela, me paroissent très perti-
nentes, j'aurois tort de m'y opposer. Vous ferez, à la vérité, fort bien, de changer
le moins que vous pourrez, mais quand vos changements se feront dans les
règles, j'y donnerai toujours volontiers les mains, et il ne sera pas même besoin
que vous me consultiez là dessus. M. Petitot qui vous rendra cette lettre vous en
remettra une en même temps par laquelle je remercie le R. P. Lachère des
bontez qu'il vous a témoignées. Il sera difficile que vous trouviez ailleurs un gar-
dien de son mérite. Je vous souhaite toutes sortes de prospéritez et suis votre
très affectionné père.
                                                     DE LA MONNOYE.
  Votre mère, votre frère et votre sœur vous embrassent. Ne nous oubliez pas
dans vos prières.




                                        VI
                                                   A Paris, le 11 janvier 1716.
   J'ai lu avec plaisir, mon fils, votre lettre datée de Bar-sur-Aube le sixième de
ce mois. Elle m'apprend que vous exercez votre mémoire avec succès. L'A vent
que vous venez de prêcher en est une bonne preuve, et le Carême auquel vous
vous préparez en sera 'encore une meilleure. Je suis bien persuadé qu'outre
l'honneur que peuvent vous faire ces prédications vous en recueillez encore
du profit. Il n'y en a pas une qui ne doive tout au moins vous valoir un écu. Je
suppose de plus que vous êtes logez et défrayez vous et le religieux votre compa-
gnon. L'ordre est d'en user ainsi partout. La disette d'argent où je me trouve
m'avoit empêché de pourvoir sur la fin du mois dernier au payement de vos dix-
huit francs. M. Petitot néanmoins m'avoit témoigné qu'il feroit volontiers pour
moi cette avance, et comme il est exact observateur de sa parole, je ne doute pas