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UN SCULPTEUR F E L I B R E 331 INNOCENCE A. M. AMY, STATUAIRE Le jeune lis qui vient d'éelore Est moins blanc que son front si pur, Le ciel bleu n'est pas, à l'aurore, Plus serein que ses yeux d'azur. 0 candeur de l'ange ! elle ignore Que le destin est âpre et dur, Et nul chagrin n'a mis encore Sur ses jours un nuage obscur. L'enfant naïve est dans ce monde, Gomme un cygne qui dort sur l'onde Sans regarder au fond des eaux. On dirait que son âme franche Repose elle aussi sur la branche Où le vent berce les oiseaux La situation ne s'améliorait point, malgré le talent et les efforts de l'artiste. Mistral lui écrit, le 8 septembre 1872 : « Mon cher statuaire, « ... Je prends une vive part aux contrariétés qui vous arrivent, et j'admire de plus en plus votre grande âme. Quand on est trempé comme vous l'êtes, on n'est jamais vaincu. Vous êtes au plus bas de la maie chance, et le jour approche où vous remonterez.,- « ... Il se peut que Dieu veuille se servir de moi pour vous faire du bien. J'ai reçu hier la visite d'un jeune parisien, très ar- tiste, et que j'ai intéressé à vos affaires et à votre avenir. C'est un poète et littérateur... Il a été l'ami intime du pauvre grand peintre Regnault, et il édite e î ce moment-ci le recueil de ses lettres. Il est en même temps l'ami intime de Th. Gautier, de Th. de Banville, et d'une foule d'hommes qui sont les Mécènes de l'art. Il m'a dit que votre médaillon avait été 1res remarqué à l'Exposition, beau- coup plus que vous ne pensez. Il ira vous voir dès son retour Ã