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                      LE SALON LYONNAIS                            215
dont les produits, par la pureté du goût et la richesse de l'exéculion,
peuvent accepter fièrement toutes les comparaisons.
   Au premier rang parmi les expositions de cette galerie se place
celle de M. Louis BARDEY.M. Bardej est un jeune, dont le nom j u s -
qu'ici n'avait guère dépassé le seuil du cabinet des architectes, et
auquel la célébrité, certainement, prépare ses plus doux sourires.
   Une des difficultés de l'art de la décoration, c'est que, subor-
donné à d'autres arts, il doit, sans rien perdre de sa force et de son.
imagination propres, savoir se plier à leurs multiples exigences,
et se tenir soi-même, pour rehausser leur éclat, dans un volontaire
effacement. Charles Garnier, dans sa monographie de l'Opéra,
blâme Carpeaux des proportions qu'il a données à son fameux
groupe de la Danse, et lui reproche d'avoir voulu jouer un air tout
seul, alors que l'architecte qui faisait appel à sou ciseau, ne lui
demandait que de donner sa note dans l'harmonie générale de la
façade du monument. Cette critique, en faisant sentir les lois par-
fois draconniennes auxquels l'art décoratif doit se soumettre, nous
explique en même temps les décadences que l'amour-propre et la
vanité des artistes lui ont fait si souvent subir.
   M. Bardey, lui, connaît toutes ces nécessités, qui sont les condi-
tions premières de son art, et voilà pourquoi, lorsque tant d'autres
se perdent en des combinaisons heurtées et confuses, c'est par la
simplicité même et la précision de ses conceptions qu'il atteint les
plus grands effets. Ce sont ces qualités qui saisissent tout d'abord
dans son admirable panneau de l'Allégorie lyonnaise des Arts
décoratifs à l'époque de la Renaissance et que nous retrouverons
encore dans ses plafonds, dans l'imposte en fer forgé exécuté sur
ses dessins par MM. GUER et BLANC, et plus loin dans les pan-
neaux ornés par M lb MARIE BARDEY, sa sœur, de si merveilleuses
broderies.
  A côté de M. Bardey nous trouvons, avec une Harmonie d'une
grâce charmante, mais insuffisante toutefois pour donner une idée
complète du talent du peintre, M. DOMER, dont trois plafonds de
théâtre, exécutés en quelques années dans notre ville, n'ont pas
épuisé la féconde originalité; M. DÉTANGER, avec un bon panneau
xviimc siècle, dont la nymphe cependant eut pu peut-être em-
prunter à la Folie de M. SGOHY, sa voisines un peu de sa légèreté