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190                        LA R E V U E LYONNAISE
  Cette fois Colombette n'osait pas monter. Elle disait, pauvre petite fourmi !
qu'elle était lasse, lasse à n'en plus pouvoir ; et que d'ailleurs elle était devenue
un peu timide,             '
  Mais Jean-la-Grogne grogna tant, que sa femme obéit et monta tout dou-
cement.
  Le bon Dieu, toujours bon, se mit à sourire, et lui accorda de nouveau tout ce
qu'elle lui demanda.

  Il fallut que Colombette allât encore une fois importuner le bon Dieu, car son
grognon — cette brute! — avait pris une verge...
  Tête basse, tremblante comme une feuille d'arbre, au bon Dieu elle demanda,
suivant l'ordre de son mari, que sa hutte fût changée en palais, et que ce palais
renfermât, tant dedans que dehors, tout ce qu'il fallait.
  Le souverain Maître alors :
   — Ecoute, Colombette, descends, descends doucement afin de ne pas te laisser
tomber. Va trouver ton mari et dis-lui : C'est assez !


   Colombette, en descendant bien doucement, pleurait de grosses larmes.
  Elle dit tout à son mari. Et quand elle eut tout dit à son mari, Jean-la-Grogne,
fort irrité, blasphéma et mourut empoisonné par son venin.
   Et la belle tige de blé, si haute, ne fut bientôt qu'une pincée de paille. Un vent
d'enfer s'éleva et l'emporta comme une toile d'araignée.
   Colombette monta cependant encore une seconde fois, mais, cette fois, elle
n'eut pas besoin de l'échelle de blé : deux ailes s'ouvrirent sur ses épaules,
deux ailes blanches, et elle monta, monta... et ne redescendit plus.
   Quand ma pauvre grand'mère nous racontait le Miracle de Colombette, elle
nous disait qu'elle avait vu, étant enfant, la cabane de Jean-la-Grogne. Et quand


  Aquest cop, Gouloumbeto ausavo pas mounta. Disié,pauro fournigueto ! qu'èro lasso, lasso
que noun-sai? . e que d'aiours, s'èro facbo un pau orentouso.
  Mai tant rené Jan-la-Ileno, que la femo, pecaire, ôubeïguè, e remountê plan-plan.
  Lou bon Dieu, toujour bon, sourrig-uè, e i'acourdè mai tout ço que ié demandé.

   Fauguè que Gouloumbeto anèsse tourna-mai imp nrtuna lou bon Dieu, car soun renaïre
— lou brutau ! — avié près uno vedigano..
   Tèsto elino, tremoulant coume la fueio de l'aubre, au bon Dieu demandé, coume soun orne
i'avié di, que sa bôri venguèsse un palais, emé, dedins e deforo, tout ço que ié falié.
   Lou soubeiran Mèstre, • lor :
   — Eseouto, Gouloumbeto, — ié venguè, davalo bon plan, aviso-te de pas toumba. Diras à
toun orne que n'ia proun...

  Gouloumbeto, en davalant bèn plan, plouravo que noun-sai.
  Digue tout à soun ome. E quand i'aguè tout di, Jan-la-Reno verinous, blasfemè,o s'estoufè,
dins soun vérin.
  Lou bèu blad tant grand fugue lèu plus qu'un pessu de paio. Lou vfent-terrau dôu diable
que s'aubouré l'empourté coume un nëu d'aragno.
  Gouloumbeto mountè pamens encaro uno fes, mai aguè pas besoun do l'escalo de blad :
espandiguè dos alo blanco mountè, mountè... e davalè plus.
  Quand ma pauro grand nous countavo lou Miracle do Gouloumbeto, nous disié qu'avié