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618 LA RE-VUE LYONNAISE comme dans leur avenir; de rechercher, de concilier et de défendre leurs intérêts divers; de préparer leur union permanente dans un dessein de paix générale, s'il est possible, de préservation commune, s'il est nécessaire, et surtout de progrès matériel, intellectuel et moral. Dans ée but, ils ont fondé la Revue du Monde latin. Cette appellation pouvant paraître étrange, l'un des collaborateurs de cette Revue s'est empressé d'en donner l'explication. « Il n'existe pas, à proprement parler, dit-il, de race latine et l'on ne saurait affirmer que l'élément latin l'em- pose, en France, par exemple, sur l'élément gaulois, en Espagne, sur l'élément goth et ibère. Mais personne n'ignore ce qu'on entend aujourd'hui par le mot latin ; personne ne méconnaît cet ensemble de caractères éthnitiques, historiques, linguistiques, sociaux et parfois physiologiques et antropologiques d'où se déduit un groupement naturel des peuples constituant ce que, d'instinct, on a appelé races. » Il est donc bien entendu que cette nouvelle Revue sera l'organe de la plupart des nations du Midi de l'Europe, en y comprenant même la Grèce et les pays helléniques et une partie de ceux du Nouveau-Monde, à l'exclusion delà race Germanique, de la race Slave et de la race Anglo-Saxonne. Cette Revue est opposée, en principe, à la guerre, à la conquête et particulièrement à lout acte tendant à favoriser une nation latine au détriment d'une autre race latine. Elle donne la plus grande somme possible de faits, de documents et de renseignements utiles; elle expose les grandes questions internationales, afin de fournir aux diplomates, aux savants et aux commerçants une source précieuse d'informations exactes. C'est une noble et grande tâche qu'elle s'itnpose surtout dans les con- jonctures actuelles, car elle ne se dissimule pas que la France qui devait être le centre du groupement des peuples latins, a failli à sa mission, décline de son rang et végète sans influence. « Sous le rapport intellectuel, dit un des écrivains de la Revue latine, les questions les plus ardues de la science, de la philosophie, de la politique ont été mises à la portée de tous, incomplètement et de manière à créer de dangereuses illusions. Les ignorants d'hier, improvisés savants par la lecture rapide de quelque article de journal, se sont jugés aptes à trancher toutes les difficultés, et ils ont fait l'opinion, car ils sont le nombre. Du milieu de cette masse, prétendant juger de tout avec une légèr